« C’est maintenant qu’il faut agir ! » Pour Christine Rolland, directrice de l’association Asthme & Allergies, l’heure est à « une mobilisation large ». À l’occasion du 10e anniversaire de la Journée française de l’allergie, l’association publie 10 propositions pour améliorer la prise en charge des personnes allergiques en France. Dépistage, prévention, information, accompagnement des patients, mesures environnementales…« Les solutions que nous proposons aux pouvoirs publics, aux élus ou aux professionnels de santé sont pragmatiques », souligne Christine Rolland. Autant de propositions concrètes qui appellent à « agir face à l’urgence ».
En 20 ans, le nombre de personnes atteintes d’allergies a doublé et en 2050, 50 % de la population mondiale sera affectée par au moins une maladie allergique selon l’Organisation mondiale de la santé. En France, 1 personne sur 4 souffre d'allergie respiratoire ; 4 millions de Français sont asthmatiques.
Pour une prise en charge précoce et efficace des patients
« Promouvoir le dépistage des maladies allergiques par les médecins généralistes et les pédiatres, puis l’orientation vers un allergologue » : la première mesure demandée s'élève contre l'errance thérapeutique arguant qu'en moyenne, en France, « une personne allergique attend 7 ans avant de consulter un médecin ».
« Systématiser l’éducation thérapeutique des patients allergiques et asthmatiques », pour améliorer l’observance (parce que 7 adolescents sur 10 ne suivent pas leur traitement !), « s’assurer que toute personne admise aux urgences pour choc anaphylactique, soit orientée vers un allergologue et dispose du numéro vert Asthme & Allergies Infos Service (0 800 19 20 21) », « S’assurer de la présence d’adrénaline dans les véhicules de secours des pompiers » sont autant de revendications pour prévenir des situations graves voire mortelles.
L'association appelle aussi à « intégrer une formation sur l’allergie alimentaire dans le cursus des diététiciens », à faire de l'allergologie, en France, « une véritable spécialité » comme elle l'est actuellement dans une quinzaine de pays européens, et à améliorer la prise en charge par les mutuelles des traitements de désensibilisation de l’allergie.
La nécessité d'agir sur l'environnement
« Une bonne prise en compte du problème des allergies passe par une réflexion raisonnée sur l’organisation et la gestion des espaces verts et sur le choix des arbres et des graminées ornementales » alerte, du reste, l'association, qui suggère former les Directions des Parcs et Jardins publics à l’identification des espèces végétales les plus allergisantes. De même, il convient, selon elle, de « s’assurer des bonnes conditions environnementales (intérieures et extérieures) dans les écoles », certains produits d’entretien, fournitures ou espèces végétales étant susceptibles de provoquer ou d’aggraver l’allergie.
Pour finir, Asthmes & Allergies demande la création, en France, de 20 postes supplémentaires de conseillers médicaux en environnement Intérieur (Mairies, Conseils généraux, Mutuelles). Parce que « ces professionnels diplômés contribuent à réduire le risque d’exposition aux allergènes présents de façon souvent insidieuse dans l’habitat ou sur le lieu de travail ».
Un tchat pour échanger avec des spécialistes
Pour l'heure, l'association qui réunit patients allergiques, médecins et autres professionnels de santé, se mobilise en cette journée nationale pour sensibiliser à ces questions le plus grand nombre. Le rendez-vous est donné pour s'informer et avec des spécialistes de l’allergie, ce 22 mars, jusqu'à 19 heures, à travers un tchat interactif sur le site de l'association. Parce que le dialogue est la première étape d’une prise en charge, explique celle-ci.
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