La chirurgie pour le cancer de la prostate à l'aune du PMSI

Publié le 07/04/2003
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La direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des soins (DHOS) du ministère de la Santé a étudié, sur la base des données du PMSI (programme médicalisé des systèmes d'information) de 1998, l'activité chirurgicale publique et privée pour le cancer de la prostate. Les résultats de cette enquête sont publiés dans le dernier numéro du « BEH » (« Bulletin épidémiologique hebdomadaire » n° 14, 2003).

Ils établissent qu'en 1998 exactement 20 011 hospitalisations complètes de plus de 24 heures ont été enregistrées en chirurgie, pour cancer de la prostate, dont 9 585 correspondaient à des interventions lourdes et 10 426 à des opérations plus légères. En moyenne, les malades concernés avaient 70,9 ans. Leur séjour à l'hôpital a duré 10,9 jours. Dans l'écrasante majorité des cas (97,5 %), les patients hospitalisés venaient de leur domicile. Domicile auquel ils retournaient presque tous (94 %) à l'issue d'une opération qui se termine par un décès dans une proportion de 0,7 %.
Quels sont les établissements qui prennent en charge la chirurgie de la prostate ? Ils sont 815, dont 521 privés et 294 publics, les cliniques et hôpitaux privés assurant 68,5 % de l'activité totale. En moyenne, chaque structure réalise 25 interventions par an, « avec une très grande variabilité entre les établissements », note le ministère. Un petit nombre d'établissements assure en effet une part importante de l'activité (10 % réalisent 40 % des opérations, parmi lesquels 18 hôpitaux et cliniques ont une activité supérieure à 100 interventions annuelles). A l'inverse, la moitié des structures ne représente que 12 % de l'activité, et sept sur dix ne font qu'une intervention par an.
Proportionnellement, les centres hospitaliers ont une plus faible activité que les cliniques (36 % des CH font moins de 5 interventions contre 18,7 % en clinique).
Pour les seules interventions lourdes, le schéma de forte sous-activité se répète. Au total, 719 établissements les effectuent, dont la moitié au rythme de moins de 6 par an (un quart au rythme de moins de 3 par an), et dont 119 n'ont à leur actif qu'une unique opération annuelle. En bonne logique, la concentration est constatée à l'autre bout de la chaîne : 24 établissements ont une activité supérieure à 50 opérations.
En dehors des volumes d'activité, la DHOS note que les flux de malades entre les régions restent « marginaux ». Elle constate que 92 % des patients ont recours à l'hôpital de leur région de domicile et seulement 6,3 % à celui d'autres régions.

K. P.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7311