La grande dépression

Publié le 10/12/2015
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Fondée sur l’analyse de 54 études portant sur un total de 17 560 internes à travers le monde et plusieurs décennies – elles s’étalent entre janvier 1963 et septembre 2015 –, une enquête rendue publique par le JAMA tire des conclusions inquiétantes sur la santé mentale de ces jeunes médecins.

Elle constate en effet qu’à l’orée de leur carrière, près d’un tiers (29 %) des femmes et homme de l’art souffrent de dépression ou présentent des symptômes dépressifs – c’est presque trois fois plus que dans le reste de la population. En cause : une mauvaise qualité des soins pour les patients qu’ils traitent et un accroissement du nombre d’erreurs médicales.

Le serpent se mordant la queue, les auteurs commentent : « Dans la mesure où l’apparition de symptômes dépressifs quand on est jeune est liée à des risques accrus de dépression plus tard dans la vie (…), les résultats de cette étude pourraient signaler des problèmes de santé pour ces internes sur le long terme (…) et une moindre qualité des soins prodigués à leurs patients. »

Les chercheurs relèvent également une augmentation légère mais significative du taux de dépression parmi les jeunes médecins au cours des cinq décennies couvertes par leur étude. Ce qui « est surprenant », estime le Dr Srijan Sen de l’Université du Michigan, au regard des « réformes mises en oeuvre au cours des années pour améliorer la santé mentale des médecins en internat ».

K. P.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9457