Ethique médicale

La solidarité en infertilité fait débat

Publié le 07/12/2011
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

SOLIDARITÉ de la société envers les plus faibles, solidarité dans le cadre des dons anonymes d’organes ou de gamètes, solidarité familiale vis-à-vis des personnes affaiblies par la maladie, la vieillesse ou le handicap..., toutes ces formes de solidarité ont fait l’objet de réflexion de divers groupes de professionnels de santé. La commission « Éthique et aide médicale à la procréation », par exemple, s’est posé clairement la question de « la solidarité en infertilité et dans le don d’engendrement », comme le nomme Irène Théry. Agnès Noizet, gynécologue à Marseille, s’est félicitée en préambule, qu’en France, « il y ait égalité des droits devant la loi puisque la prise en charge des procréations assistées est faite à 100 %. ». Mais un cadre a été donné par l’organisme payeur, tant au niveau de l’âge qu’au regard d’une situation sociale très précise etau de l’âge qu’au regard d’une situation sociale très précise et les patients en AME sont exclus depuis le 17 octobre des patients en AME. Les professionnels de l’aide médicale assistée doivent donc « prendre des décisions en fonction des cas, décisions qui engagent leurs responsabilités devant les deniers publics ».

Des dons particuliers.

Dans ce contexte, la commission s’est également ému de la dernière campagne nationale de l’Agence de la biomédecine autour du don de gamètes et du don d’ovocyte, assimilés aux dons en tous genres, de sang, de moelle osseuse, etc. Une confusion qui existe depuis toujours et qui repose sur l’anonymat et la gratuité des dons en France. « Cet anonymat semble très perturbant pour les enfants nés ainsi, assure encore Agnès Noizet. La question de la levée de l’anonymat pour les donneurs de gamètes, ou d’ovocytes se pose encore avec force. » Les parlementaires ayant choisi de le conserver, il s’agit aujourd’hui de favoriser les dons. Les femmes semblent toujours réticentes à donner leurs ovocytes, « mais cela s’explique, dit elle, par une différence physiologique notable puisqu’il faut aller les chercher. Et on ne peut minimiser l’agressivitéde ce geste pour les femmes. » Certains plaident pour un dédommagement des donneuses, comme en Espagne, où beaucoup de Françaises se rendent, cédant à la pression de l’attente. Alors peut-on penser la solidarité féminine autrement ? Peut-être… mais les questions demeurent autour de cette quête d’enfant.

HÉLÈNE FOXONET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9054