Une étude à contre-courant chez plus de 10 000 patients remet en cause la pratique en routine de la thrombectomie au cours de l’angioplastie réalisée pour infarctus du myocarde (IDM) avec élévation du segment ST (ST +).
Ces résultats surprenants, obtenus par l’équipe canadienne du Pr Sanjit Jolly, ont été présentés hier au congrès de l’American College of Cardiology (ACC) à San Diego.
Absence de bénéfice mais un risque d’AVC
Par rapport à la revascularisation seule (n = 5030), l’angioplastie associée à l’extraction de caillots (n = 5033) n’a pas amélioré le pronostic à 6 mois. Et si le risque relatif au critère composite comprenant la mortalité cardio-vasculaire, les récidives d’IDM, le choc cardiogénique et l’insuffisance cardiaque stade IV n’était pas diminué, de 6,9 % par rapport à 7 % dans le groupe angioplastie seule, le risque précoce d’accident vasculaire cérébral (AVC) était quant à lui augmenté à 30 jours.
Ces résultats vont à l’encontre de l’étude TAPAS, dont les bons résultats avaient fait recommander en routine la réalisation de la thrombectomie manuelle dans le cadre de l’angioplastie coronarienne. Pour le Pr Sanjit Jolly, professeur de cardiologie à l’université McMaster d’Hamilton et auteur principal : « La leçon de cette étude est que l’on ne devrait pas faire de la thrombectomie de façon routinière. (...) Étant donné les effets néfastes observés, ces résultats suggèrent que la thrombectomie devrait être une thérapie de secours en cas d’échec de l’angioplastie ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature