« La vidéosurveillance n'a jamais empêché le comportement violent d'un individu »

Publié le 02/06/2018

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Face à la montée des violences à l’encontre des soignants, la vidéosurveillance peut-elle avoir un rôle dissuasif dans les établissements de santé et dans les cabinets ? Le Dr Gérard Sebaoun, cardiologue et député PS du Val-d’Oise de 2012 à 2017, livre son expérience d’élu.

Pour avoir travaillé comme élu sur le sujet de la vidéosurveillance dans les espaces publics, elle reste l'une des réponses possibles, mais c'est une mauvaise réponse si elle est automatique et globale. La vidéosurveillance peut se justifier dans tous les endroits stratégiques connaissant de grand flux de déambulation notamment. Mais il faut savoir qu'elle doit s'accompagner d'un centre de contrôle avec du personnel formé et s'il fonctionne 24h/24 se révèle particulièrement coûteux. La vidéosurveillance n'est pas préventive et n'a jamais empêché le comportement violent et le plus souvent brutal d'un individu, et en l’espèce elle risque d'être inefficace dans le cas de personnels soignants ou de tiers dans un lieu de soins. Les études disponibles, et le recul est désormais important, le démontrent. Les caméras sont utiles à la police et à la justice a posteriori mais ne sont pas dissuasives. La vraie réponse est une présence humaine formée renforcée et ciblée. 

Posté le 30 mai 2018 par le Dr Gérard Sebaoun. Voir tous les commentaires sur le sujet : Enquête flash : oui aux caméras pour enrayer la violence dans les lieux de soins


Source : lequotidiendumedecin.fr