Épilepsie partielle

L’arsenal thérapeutique s’élargit chez l’adulte et l’enfant

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Publié le 01/02/2018
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Le traitement des patients épileptiques débute initialement par une monothérapie avant de s’orienter, en cas de pharmaco-résistance (30 à 40 % des patients), vers une bithérapie.

« Il est essentiel de disposer dès le début de la prise en charge de la pharmacopée la plus étendue possible, permettant d’adapter au mieux le traitement du patient. Paradoxalement, si plus de 25 molécules sont disponibles chez les patients pharmaco-résistants, il en existe seulement 10 en monothérapie pour les patients qui rentrent dans la maladie », précise le Pr Louise Tyvaert, neurologue au CHU de Nancy.

En monothérapie chez l’adulte …

Indiquée dès 2012 en association chez les adultes dans le traitement de l’épilepsie partielle avec ou sans généralisation (après échec d’au moins 2 monothérapies), l’eslicarbazépine (ESL) peut dorénavant être aussi administrée en monothérapie chez des adultes avec une épilepsie récemment diagnostiquée. En effet, une étude de phase III, menée chez 815 adultes, a permis de montrer la non-infériorité de l’ESL (1 prise/jour) par rapport à la carbamazépine LP (2 prises/jour) à 6 mois et 1 an. Avec 41,1 % d’effets secondaires liés au traitement (versus 49,5 %), « l’eslicarbazépine est apparue au moins aussi bien tolérée que la molécule de référence », observe le Pr Tyvaert.

… et en association chez l’enfant

À la suite d'un essai de phase II (chez 123 enfants de 6 à 16 ans) en faveur de l’ESL par rapport au placebo, une l’étude de phase III a été menée chez 304 enfants de 2 à 18 ans. Elle a confirmé une réduction significative de la fréquence des crises par rapport au placebo (37,2 % ESL vs 5,2 % placebo, p = 0,0478) avec une différence de 31,9 % entre les deux bras, mais uniquement dans le sous-groupe des enfants de plus de 6 ans. « Les résultats montrent bien une efficacité supérieure à celle du placebo chez les enfants de plus de 6 ans. Entre 2 et 6 ans, les enfants nécessiteraient plutôt une posologie de 30 mg/kg par rapport à l’AMM de 20 mg/kg en une seule prise chez les plus de 6 ans », explique le Pr Stéphane Auvin, neurologue pédiatrique à l’hôpital Robert Debré. Les effets secondaires (somnolence, convulsion, diplopie…) atteignaient 84 % avec l’ESL et 73 % sous placebo.

D’après la conférence de presse du laboratoire Eisai

Karelle Goutorbe

Source : Le Quotidien du médecin: 9636