Le lisier cachait-il le monoxyde de carbone ?

Publié le 31/03/2003
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La direction départementale des Affaires sanitaires et sociales de Loire-Atlantique a été saisie d'un cas suspect dans un groupe scolaire d'une commune de l'agglomération nantaise : odeurs nauséabondes dans la cour de l'école et malaises légers chez le personnel de cantine.

La visite de la chaufferie a mis en évidence la vétusté d'un ballon d'eau chaude de gaz, producteur de monoxyde de carbone (CO). Le toxique a aussi été détecté dans la cuisine, pourtant indépendante de la chaufferie, mais située dans le même bâtiment.
Les appareils de cuisson (alimentés au gaz) ont été coupés, et le personnel hospitalisé à titre préventif au CHU de Nantes.
Une fuite de gaz a ensuite été repérée sur la carotte du robinet d'alimentation de l'appareil « bain-marie ».
Dans la chaufferie, les investigations ultérieures ont révélé une production élevée de CO par un ballon d'eau chaude, alimenté au gaz et très vétuste. Une chaudière au fioul dégageait également du CO, ainsi qu'une odeur désagréable : une pénétration d'eau (due à une fuite ou à une condensation) avait humidifié la paroi intérieure isolante, qui se dégradait sous l'effet de la chaleur en émettant du CO... et une odeur évoquant le lisier (dans cette commune urbaine !).
C'est cette manifestation olfactive qui a permis de déceler la présence d'un gaz inodore, qui aurait pu être mortelle. Pourtant, la dégradation des tôles extérieures des matériels aurait dû alerter, depuis longtemps, les exploitants. Une remise à niveau s'impose pour les installations de ce type, datant des années soixante ou soixante-dix et souvent restées d'origine.

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7306