Le risque de cancer du sein chez les femmes transgenres est faible mais non négligeable

Par
Publié le 17/05/2019

Les femmes transgenres ont un risque de cancer du sein plus faible que les femmes cis-genres, mais beaucoup plus élevé que les hommes cis-genres, justifiant de ne pas négliger la surveillance dans cette population particulière, selon une étude rétrospective menée sur une cohorte néerlandaise et publiée dans le « BMJ ».

Les chercheurs du centre médical universitaire d'Amsterdam ont analysé les données de suivi de 2 260 femmes transgenres (hommes à la naissance ayant adopté une identité de femme) et les ont comparées à celles de la population générale néerlandaise. Les femmes transgenres de l'étude recevaient toutes un traitement hormonal associant généralement anti-androgènes et œstrogènes.

Un risque 3 fois plus faible que chez les femmes cis-genres

Au cours d'un suivi de 33 991 patients-années, 18 cas de cancers du sein, dont 15 invasifs, ont été identifiés après une durée de traitement hormonal médiane de 18 ans. Cela représente une incidence de cancer du sein 46 fois plus élevée que celle attendus chez un groupe équivalent d'hommes cis-genres du même âge, mais 3 fois plus faible que chez les femmes cis-genres de la population générale. La majorité des tumeurs avaient une origine ductale, et étaient positives pour les récepteurs aux œstrogènes (83 %) et à la progestérone (67 %). Dans 8.3 % des cas, la tumeur était HER2 positive.

Ces caractéristiques sont « proches des celles des femmes cis-genres de la population générale », estiment les auteurs, qui notent aussi que « chez les patientes trans-sexuelles, le risque de cancer du sein augmente après une période d'hormonothérapie relativement courte. Ces résultats suggèrent que les recommandations en matière de dépistage du cancer du sein qui s'appliquent aux femmes de la population générale peuvent être appliquées aux femmes transgenres sous traitement hormonal. »

Les auteurs ont également analysé les données de 1 229 hommes transgenres (femmes à la naissance ayant adopté une identité d'homme). Seulement 4 cas de cancer du sein ont été diagnostiqués, après une durée médiane de traitement hormonal de 15 ans. La prévalence de cancer du sein chez les hommes transgenres était 5 fois moins élevée que chez les femmes cis-genres de la population générale.


Source : lequotidiendumedecin.fr