Indicateurs alarmants au niveau européen

Le SYNGOF veut réformer la politique périnatale

Publié le 06/06/2013
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UN RAPPORT EUROPÉEN a comparé les données de 26 pays de l’Union en 2010, et mis en évidence les forces et les faiblesses de la santé périnatale en France. Principales conclusions : la France demeure le seul pays d’Europe, avec Chypre, à ne pas disposer d’un registre médical national des naissances et « demeure très en deçà de ses voisins en matière de données disponibles », commentent Euro Péristat et l’INSERM.

La France a aussi le taux de mortinatalité le plus élevé d’Europe avec 9,2 enfants nés sans vie sur 1 000 naissances. De 40 à 50 % pourraient être attribuables à des interruptions médicales de grossesse (IMG) consécutives à une politique très active des dépistages d’anomalies congénitales, précise l’étude. La France est également en retrait en ce qui concerne la mortalité néonatale (dans les 27 premiers jours de vie), au 17ème rang européen avec 2,3 décès pour 1 000 naissances. Sa mortalité maternelle se situe dans la moyenne européenne. Dernier élément : l’étude Péristat observe une concentration des naissances dans de grandes maternités qui réalisent plus de 3 000 accouchements par an.

Le Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (SYNGOF) estime que ces résultats illustrent l’urgence de réformer la périnatalité en France. « Les pouvoirs publics ont mené depuis 10 ans (...) une politique périnatale catastrophique de concentration des maternités dans un but économique », affirme le syndicat présidé par le Dr Jean Marty. Le SYNGOF réclame la création d’indicateurs sérieux « pour sortir la France de la catégorie des cancres » et demande au ministère de la Santé de diligenter une enquête sur la formation des professionnels qui ont occasionné des sinistres. La France doit arrêter de fermer les petites maternités privées, conclut le syndicat.

 CH.G.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9248