Antiquités
Les dix vacations qui se succèdent du 14 au 17 avril sont consacrées à Breton collectionneur.
Le poète était aussi un chineur enthousiaste, il était sensible au côté surréaliste des marchés aux puces et y trouvait parfois des objets surprenants : une cuiller de bois du XIXe siècle équipée au bout du manche d'une petite bottine en guise de support.
Quant à cet étrange objet blanc dans son écrin : « cette sorte de demi-cylindre blanc, irrégulier... précieusement contenu dans un écrin sous une devise en langue italienne », après examen, il s'agit d'une statistique de population en latin datée de 1880 et soigneusement pliée de manière savante. On attend de cet « OCNI » identifié mais détourné de son sens, entre 10 000 et 20 000 euros, le même prix que pour la cuiller bottine. Sa collection de 65 bénitiers de faïence est aussi très inattendue.
Lundi 14 avril, 14 h 30
Les tableaux le sont moins et beaucoup sont de gros morceaux. Quand on a côtoyé quotidiennement des artistes comme Magritte, Jean Arp, Picabia, Dali, Dominguez..., il en reste 433 toiles dont quelques chefs-d'uvre. Un relief en bois rouge de Jean Arp devrait atteindre 600 000/800 000 euros.
L'uvre la plus chère de toute la vente est une grande toile de Miro signée en 1924, qui pourrait atteindre 3 à 5 millions. Un étonnant Picabia au ripolin, de 1925 est crédité de 500 000/700 000 euros et on en attend un peu plus d'un nu très sombre de Magritte « la Femme cachée ».
Lundi 14 avril, 19 h 30 et mardi 15 avril, 10 h 30 et 14 h 30.
Les photos forment le catalogue le plus pléthorique (500 numéros étalés sur trois jours). On y rencontre des uvres de Man Ray, Brassaï, Cartier-Bresson, Dora Maar, Ubac et autres célébrités du genre. Plusieurs portraits de Breton par Man Ray, dont un, devant un portique surréaliste, estimé 18 000/25 000 euros, une étrange « poupée » de Arp qui en vaut 30 000/40 000 et, pour rester dans le surréalisme, une « parabole optique » de Manuel Alvarez Bravo, en 1934, qui pourrait atteindre 50 000/60 000 euros.
Mardi 15 avril, 19 h 30, mercredi 16 avril, 14 h 30 et 19 h 30, jeudi 17 avril, 14 h 30.
La vente la plus attendue est sans doute celle des arts ethniques. Comme ses amis poètes et artistes, Breton fut un passionné de ces arts « premier », avec un certain décalage. Eux se sont entichés des qualités plastiques de « l'art nègre », lui est davantage intéressé par les créations des archipels océaniens et reste sensible à leur contenu sacré.
Parmi les tops, un personnage barbu et poilu de Nouvelle Bretagne à la silhouette élancée est attendu à 100 000/150 000 euros et une statuette d'ancêtre casqué de Nouvelle Irlande, en bois polychrome incrusté de nacre devrait atteindre 500/700 000 euros.
Plus tard, lors d'un séjour en Arizona en 1953, il découvre les poupées Kachina auxquelles personnes ne s'intéressait et constitue une étonnante collection de ces jouets indiens proposés entre 3 000 et 10 000 euros.
Jeudi 17 avril, 10 h 30 et 19 h 30.
Les expositions se poursuivent pendant les ventes dans les salles de l'Hôtel Drouot, de 10 h 30 à 20 h. Renseignements, étude Calmels et Cohen (01.47.70.38.89).
L'ensemble des ventes Breton est réuni dans un coffret de huit catalogues et un cédérom, vendu 280 euros. Les catalogues et le cédérom peuvent être acquis séparément entre 40 et 80 euros pièce selon leur importance.
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