Plus de 60 % des Franciliens respirent de manière chronique un air de qualité « non satisfaisante », selon les résultats de la campagne de mesure de grande envergure Life Résolution menée par le réseau de surveillance Airparif dans 120 villes d'Ile-de-France.
Ce sont 3,9 millions de Franciliens résidant dans Paris et les proches banlieues sud, nord-ouest et est qui respirent toute l'année des niveaux de dioxyde d'azote supérieurs à l'objectif de qualité français (40 μg par m3), lequel reprend la recommandation de l'OMS.
S'y ajoutent les 650 000 personnes dont l'air sur le lieu d'habitation avoisine ou dépasse de temps à autre ce seuil réglementaire (en particulier au nord de l'Essonne au croisement A6-A10). Et l'on sait que le dioxyde d'azote est mauvais pour les asthmatiques et les insuffisants respiratoires.
Pour le benzène, considéré comme cancérigène, les émissions sont en baisse du fait de la diminution de concentration dans les carburants, mais restent supérieures aux normes de qualité dans Paris intra muros et dans la banlieue proche du nord et du nord-est. Mais 740 000 Franciliens restent exposés à un niveau de pollution qui, en moyenne dans l'année, dépasse la norme française (2 μg par m3), une norme, il est vrai, plus sévère que la norme européenne (5 μg/m3).
Le trafic routier est responsable de 54 % des émissions de dioxyde d'azote et de 34 % des émissions de composés organiques volatils, dont fait partie le benzène.
Le coeur de Paris est le plus pollué. Les émissions sont de 30 à 40 % plus élevées en hiver, du fait des chauffages (dioxyde d'azote) et des émissions de benzène lors du démarrage à froid des véhicules catalysés. De plus, les polluants se dispersent moins bien l'hiver.
C'est la première fois qu'Airparif mesure la pollution à cette échelle : 250 capteurs ont été placés dans 120 communes, à raison de 1 tous les 2 km. Airparif a aussi mesuré de façon fine l'air tous les 50 mètres en s'éloignant d'axes majeurs comme la rue Saint-Antoine, dans le Marais, et la rue de Rivoli. La pollution à proximité directe de l'axe routier peut être jusqu'à trois ou quatre fois plus élevée que le niveau de fond du quartier pour le benzène et deux fois supérieure pour le dioxyde d'azote. Plus la rue est étroite, encaissée avec des immeubles élevés, plus la pollution est intense.
« Cela ne veut pas dire que les gens vont s'écrouler sur le trottoir, mais des portions de populations plus fragiles, comme les enfants et les personnes âgées ou ayant des difficultés respiratoires seront gênées », dit à l'AFP Agnès Lefranc, de l'observatoire régional de la santé en Ile-de-France. Selon elle, « le respect des normes de qualité représenterait déjà sans aucun doute une amélioration pour la santé des habitants d'Ile-de-France ». Mais pour cela, il faudrait abaisser de 50 à 80 % les émissions polluantes.
Les méfaits de l'air de Paris
Publié le 02/04/2003
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7308
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