Réunis depuis octobre en groupe de travail sur la simplification administrative de la dialyse, à la demande du ministère de la Santé, les néphrologues libéraux s’inquiètent d’une réorganisation de la prise en charge de l’insuffisance rénale chronique (IRC) dans les unités de dialyse (centre ambulatoire et dialyse médicalisée), selon un projet porté par la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP-Dialyse, 120 établissements).
En quête de souplesse, les cliniques spécialisées souhaitent un « nettoyage juridique » des décrets de 2002. Selon ces textes, les équipes soignantes doivent « assurer la présence permanente en cours de séance d’au moins un infirmier […] pour quatre patients ». Cette « norme de moyens » doit devenir une « norme de compétences » (par service), plaide la FHP-dialyse. Cette dernière appelle donc à supprimer tout ratio et à « laisser les établissements s’adapter à la prise en charge des patients, selon le profil de ces derniers ».
Mobilisation
Ce projet reste en travers de la gorge du Syndicat des néphrologues libéraux (SNL, 300 professionnels), très inquiet des conséquences sur la qualité et la sécurité des soins, notamment ceux dispensés aux patients lourds polypathologiques âgés de plus de 80 ans, en augmentation constante. « En voulant compenser la baisse de leurs tarifs par un allégement de leurs charges en personnel, les cliniques font sauter en même temps un garde-fou de sécurité médicale essentiel pour nous », s’alarme le Dr José Brasseur, secrétaire général du SNL. La Société de néphrologie juge pour sa part ce projet « inacceptable » et exhorte les praticiens concernés à la « mobilisation ».
Une prochaine réunion de concertation est prévue courant décembre avant la remise de propositions au ministère. En France, 35 000 patients âgés en moyenne de 71 ans sont dialysés pour cause d’IRC au stade terminal.
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