Le traitement de référence du carcinome hépatocellulaire (CHC) avancé est le sorafenib, mais la radiothérapie interne sélective, ou Sirt (Sélective Internal Radiation Therapy), à l’étude depuis plus de 10 ans dans cette indication, pourrait constituer une alternative intéressante.
L’étude Sarah (SorAfenib vs Radioembolization in Advanced Hepatocellular carcinoma), essai de phase 3 multicentrique en ouvert à laquelle ont participé 25 centres français, a été menée chez 459 patients atteints de CHC avancés inopérables en échec après deux séances de chimio-embolisation (traitement des stades intermédiaires). Elle a comparé au sorafenib, la Sirt avec des Sir-Sphères Y-90, microsphères de résine marquées à l'yttrium-90. Cette radiothérapie permet l’irradiation d’une zone limitée pendant deux semaines après lesquelles seulement 3 % de la radioactivité persiste pour disparaître totalement après un mois.
Qualité de vie On ne note pas de différence entre les deux groupes dans la survie globale ou dans la survie sans progression. Par contre, l’évolution radiologique au niveau du site tumoral est significativement ralentie dans le groupe Sirt, soulignant un impact local certain, que confirme la meilleure réponse tumorale objectivée par les critères Recist 1.1 (critères d’imagerie) à 6 mois. La tolérance est indubitablement améliorée dans le groupe Sirt ; les effets secondaires, y compris les évènements indésirables graves, sont moins nombreux avec, en particulier, moins d’hémorragies gastro-intestinales, de fatigue, d’infections, de réactions cutanées, de diarrhées, etc. « Et, surtout, explique le Pr Valérie Vilgrain, hôpital Beaujon, coordinatrice de l’étude, la qualité de vie évaluée par EORTC QLQ-C30 est significativement meilleure, la différence entre les deux groupes augmentant au fil du temps. C’est un élément essentiel qui répond à une forte demande de nos patients. » à noter, toutefois, deux complications radio-induites.
Fractures ostéoporotiques, une prévention qui coûte peu
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La consommation quotidienne de produits laitiers est préconisée par le PNNS, mais cette recommandation n’est pas toujours bien suivie. Une étude présentée lors du Congrès mondial de l’ostéoporose et publiée simultanément* confirme pourtant son bien-fondé avec non seulement un bénéfice en termes de fractures évitées, d’années de vie et d’années de vie en bonne santé (Qaly) mais aussi un gain économique très significatif. On sait qu’en France on déplore 50 200 fractures du col du fémur par an chez les femmes de plus de 60 ans, avec un coût de 12 000 euros par fracture et 37 250 euros par fracture et par an pour les 10 % de fractures qui conduisent à l’institutionnalisation. En tenant compte d’une revue Cochrane de 2014 selon laquelle une consommation adéquate de Ca et de vitamine D réduit de 16 % le risque de fracture de hanche, on éviterait en un an 8 000 fractures de la hanche chez la femme et 2 500 chez l’homme, soit 126 millions d’économie, un bénéfice qui se poursuit les années suivantes avec, par exemple, 7 000 fractures évitées chez la femme la deuxième année, 1 900 chez l’homme. « Cette démarche peu coûteuse est gagnante sur le plan humain et économique », se félicite le Pr Jean-Yves Reginster (université de Liège).
D’après un symposium organisé par le Cerin, lors du congrès WCO-IOF-ESCEO (Florence, mars 2017)
*Hiligsmann M et al. Public health impact and economic evaluation of vitamin D-fortified dairy products for fracture prevention in France. Osteoporos Int (2017) 28 :833-840.
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