L'étude Val-HeFT confirme la place des AA2

Publié le 03/01/2001
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P OUR la première fois, une étude clinique, l'étude Val-HeFT, montre l'intérêt de la prescription d'un antagoniste des récepteurs de l'angiotensine II dans l'insuffisance cardiaque (diminution de 13 % de la morbi-mortalité). Chez ces patients, l'administration d'un inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC) ne suffit pas à bloquer complètement le système rénine-angiotensine. Or on sait que l'angiotensine produit des effets délétères chez les insuffisants cardiaques.

AA2 en complément des IEC

C'est pour cette raison qu'un essai clinique sur près de 5 000 patients (classes II à IV de la classification NYHA) a été mis en place en utilisant du valsartan, un antagoniste des récepteurs à l'angiotensine II qui pourrait compléter les effets des IEC en augmentant le blocage du système rénine-angiotensine. Les patients d'âge moyen 62 ans, traités par un traitement conventionnel - IEC (92 % des patients), diurétiques (85 %), digoxine (67 %) et bêtabloquants (34 %) - ont été randomisés afin de recevoir soit le placebo, soit le valsartan à une posologie progressive et volontairement élevée (320 mg en deux prises quotidiennes).
Après deux ans de suivi, l'étude Val-HeFT ne met pas en évidence d'effets particuliers sur la mortalité ; cependant, le bénéfice du valsartan apparaît sur le critère combiné avec une réduction significative de la morbi-mortalité (13 %), du taux d'hospitalisations pour insuffisance cardiaque (- 27,5 %) et une amélioration significative du score de qualité de vie.
L'analyse par sous-groupe, dont les résultats doivent toujours être considérés avec prudence en raison de possibles biais méthodologiques, montre un meilleur effet du valsartan lorsque l'insuffisance cardiaque est d'origine ischémique.

Dr Isabelle CATALA

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828