Lévothyrox : Merck échappe pour l’instant à une condamnation pour « défaut d’information »

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Publié le 05/03/2019
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Crédit photo : AFP

Les 4 113 malades de la thyroïde, qui avaient assigné le laboratoire Merck pour « défaut d’information », suite au changement de formule du Lévothyrox, ont été déboutés par la justice civile. Dans un arrêt rendu ce jour, le tribunal d’instance de Lyon a estimé que Merck avait œuvré dans les règles et avec les autorités sanitaires.

L’avocat des plaignants, Me Christophe Lèguevaques, se dit insatisfait de cette décision « qui reprend les arguments de Merck, sans prendre en compte les preuves » avancées par l’accusation. « Nous réfléchissons à une contestation motivée devant la Cour d’appel », poursuit l’avocat qui réclamait une indemnité forfaitaire de 10 000 euros pour chacun des plaignants.

Une nouvelle formule contestée

Ces derniers comptent parmi les nombreux patients qui avaient indiqué souffrir d’effets secondaires (maux de tête, crampes, vertiges, etc.), suite à la mise sur le marché, en mars 2017, d’une nouvelle formule du Lévothyrox. Celle-ci, composée du même principe actif que la précédente formule, la lévothyroxine, comprend de nouveaux excipients visant à rendre sa concentration plus stable. Plus de 2,5 millions de patients sont traités avec cette nouvelle formule.

« J'accuse Merck de savoir que le changement de formule allait avoir des conséquences néfastes, de faire peu de cas des malades et de privilégier les intérêts financiers de ses actionnaires sur les malades », avait plaidé Me Lèguevaques, le 3 décembre, lors de l’audience organisée près de Lyon, où est domicilié le siège français de Merck.

Un second procès au pénal

Dans sa plaidoirie, le groupe pharmaceutique avait mis en avant son plan de communication, validé par l’ANSM, visant les médecins, les pharmaciens et les associations de patients. « Nous sommes allés bien au-delà du minimum requis d’un envoi de courrier par professionnel de santé », soulignait alors le Dr Sylvie Chabac, Directrice médicale de Merck en France.

Cette action au civil, engagée le 24 octobre 2017, est à distinguer de l’enquête pénale, instruite par le pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Marseille et visant le laboratoire allemand, mais aussi l'ancienne ministre de la Santé, Marisol Touraine, et l'Agence du médicament (ANSM).


Source : lequotidiendumedecin.fr