L'industrie pharmaceutique crée 2 000 emplois par an en France

Publié le 07/04/2003
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Un tel effort méritait d'être souligné par le LEEM (Les Entreprises du médicament) : « Le secteur du médicament, expliquent les responsables de cette association, qui rassemble la quasi-totalité des laboratoires pharmaceutiques présents sur le sol français, a connu entre 1990 et 2001 une croissance de plus de 20 % de ses effectifs, et cela malgré un mouvement constant de concentration. Il totalise aujourd'hui environ 100 000 salariés, apporte 142 000 emplois induits et crée environ 2 000 emplois par an. »

Et cela alors que, dans bon nombre de pays voisins, le secteur du médicament se trouve dans une situation de l'emploi plus proche de la crise que de la croissance. Selon les enquêtes commandées par le LEEM, et réalisées auprès des dirigeants des entreprises pharmaceutiques, le secteur est en mutation constante : renforcement de la recherche et du développement (R&D), mise en application de nouvelles technologies, informatisation accrue, notamment pour ce qui concerne l'ensemble des bases de données, renforcement des exigences de qualité et mondialisation de l'activité. Ces segments du marché du médicament sont à l'origine de l'essentiel de sa croissance en termes d'emplois, alors que, dans d'autres industries plus traditionnelles, leurs effectifs stagnent ou baissent, par exemple au niveau des fonctions commerciales ou administratives.

Secteur innovant

Le message est donc clair : le médicament est un secteur créateur d'emplois parce qu'il innove. Mais un certain nombre de contraintes pourraient lui mettre des bâtons dans les roues. Par exemple, le fait que 20 % des besoins en recrutement ne puissent être satisfaits ni par les formations existantes, ni par l'état du marché du travail. Le LEEM a mis en place à cet effet des outils de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, et indique qu'il consacre 25 % de plus que la moyenne nationale en budget formation. Mais, malgré ces efforts et ces investissements sur l'avenir, le LEEM indique clairement que « l'effort interne ne peut suffire face aux besoins nouveaux ». Et en appelle aux pouvoirs publics pour qu'ils remplissent « le rôle essentiel » qu'ils ont à jouer, notamment pour revaloriser, promouvoir et spécialiser un certain nombre de filières scientifiques et techniques. Et, là, les demandes du LEEM se font précisées : création d'un « DEUG en santé » et d'un « diplôme d'ingénieur en santé », et, plus généralement, « créer une politique pour la recherche et le progrès thérapeutique. » Faute de quoi, selon le LEEM, la France aura du mal à créer un environnement attractif pour les entreprises du secteur (notamment pour former, fidéliser et attirer de nouveaux cerveaux), et à promouvoir un environnement propice aux recherches dans le domaine des biotechnologies, si chères au ministre de la Santé, Jean-François Mattei.

Henri de SAINT ROMAN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7311