Loin de moi votre anathème, ô féministes ! Je n’ose qu’étaler ici, sous couleur bibliographique, l’opinion d’un psychiatre de là-bas : de ce pays dont la mentalité commune heurte obstinément la nôtre par une antithèse obstinément brutale. Aussi ne vais-je pas discuter sur une œuvre plus criarde que brillante, bien qu’elle émane d’un auteur prolifique, de qui nous tenons déjà sur Goethe (Das Patologische bei Goethe), J.-J. Rousseau, Schopenhauer, Nietzsche, des essais psycho-pathologiques plus que méritoires.
Qu’on veuille bien toutefois prévoir mon intention finale, de distraire de la diatribe anti-féministe du Dr Möbius, ce qui pourrait bien ressembler, sauf erreur, à une « faiblesse d’esprit » chez l’Allemand-mâle contemporain. Suivons donc le médecin de Leipzig en nous frayant de grandes lignes directrices dans son pamphlet sinueux.
« Voici le point de départ et le tracé d’ensemble : la nature (providence ou force immatérielle a assigné un but à toutes choses ; celui de la femme est d’être mère ; elle est inférieure et soumise à l’homme ; cette infériorité d’esprit naturelle est utile et nécessaire : c’est un postulat physiologique.
Et comment se révèle chez la femme la faiblesse d’esprit physiologique ? Par des différences anatomiques, psychologiques, sociales. La femme tient le milieu, pour le corps et l’esprit, entre l’enfant et l’homme. Il est toutefois certains écarts de détails ; ainsi la tête de l’enfant est relativement plus grosse que chez l’homme, tandis qu’une tête de femme est absolument et relativement plus petite. Un petit crâne renferme naturellement un petit cerveau et les mensurations de Bischoff l’ont démontré. Ainsi, ce professeur d’anatomie à Munich a fait des recherches sur 550 cerveaux d’hommes et 347 de femmes ; il a trouvé comme poids maximum chez l’homme 1 925 grammes et comme poids minimum 1 362 grammes ; chez la femme, maximum 1 565 grammes et minimum 1 219 grammes.
Mais, dira-t-on, un cerveau petit peut avoir la même valeur qu’un grand. C’est alors ici que viennent en considération les recherches comparatives de Rudinger sur les diverses parties du cerveau. Chez des nouveau-nés, à terme, tout le groupe de circonvolutions qui encadrent la scissure de Sylvius, s’est montré plus simple avec moins de sinuosités chez la fille que chez le garçon ; de même le lobule de l’insula est un peu plus grand dans tous ses diamètres, plus convexe et plus fortement sillonné chez le nouveau-né masculin. Sur des cerveaux d’adulte, le même auteur a trouvé la troisième circonvolution frontale plus simple et plus petite chez la femme, en particulier au voisinage du gyrus central ; il a montré que dans le cerveau féminin toute la zone de circonvolutions du lobe pariétal est retardée dans son développement ; que chez les hommes inférieurs d’esprit, le cerveau présente un lobe pariétal féminin ; qu’au contraire, chez les hommes à esprit supérieur, le même lobe pariétal, puissamment développé, présente tout autre aspect.
La psychologie de la femme a été mise à jour par Lombroso. Chez la femme, l’instinct joue un rôle plus important que chez l’homme. C’est l’instinct qui la fait semblable à l’animal, dépendante, gaie, admirable et charmante ; c’est dans l’instinct qu’est sa force particulière. La femme est incapable de juger par elle-même ; ce qui passe pour être vrai et bien est pour elle vrai et bien. Elle est conservatrice et déteste le nouveau, hormis les cas où le nouveau peut lui apporter des avantages personnels et où l’amoureux est pris dans ce sens. Chez la femme, l’instinct ne domine pas tout à fait seul, comme chez les animaux, il est bien lié à une faculté individuelle de penser, mais celle-ci n’est pas assez forte pour aller seule ; elle doit s’appuyer sur la pensée des autres. De même que, de temps immémorial, les animaux accomplissent toujours les mêmes actes, de même le genre humain resterait à son état primitif s’il n’y avait que des femmes. Tout progrès vient de l’homme.
La morale de la femme est toute de sentiment. La morale raisonnée lui est inaccessible et la réflexion ne la rend que plus mauvaise. Elle vit dans ses enfants et dans son mari ; ce qui est hors de la famille ne l’intéresse pas. L’idée de justice, sans la vue de la personne, est pour la femme une conception vide. On ne peut dire que la femme soit immorale, mais elle n’est morale que d’une façon incomplète et défectueuse. Aussi loin que va son amour (la femme a du talent dans les affaires d’amour) ou que la vue d’un mal excite sa pitié, elle est capable de sacrifice. Encore faut-il s’entendre sur la valeur morale du sacrifice. La femme y va comme " le mouton à l’abattoir " avec cette passion de se sacrifier qu’on rencontre souvent chez les nerveuses. Le sacrifice actif et raisonné s’est montré de tout temps plus fréquent chez l’homme.
La femme est injuste de cœur. Elle rit volontiers de la loi et la viole, si elle n’est retenue par la crainte ou le " dressage " . Ajoutez à cela la violence des passions, l’impuissance à se dominer soi-même, la jalousie, la vanité blessée ou mécontentée, tout cela capable de tempêtes qu’aucune considération morale ne saurait arrêter, et qui rendraient la femme extrêmement dangereuse si les circonstances ne la plaçaient hors de nuire.
En temps ordinaire, la femme a, dans sa faiblesse, d’autres armes de défense : la dissimulation et le mensonge, la langue et la plume. La langue est l’épée de la femme parce que la faiblesse musculaire lui interdit les coups de poings ; le bavardage lui est un plaisir infini, c’est le sport de la femme ; elle s’y exerce toute sa vie pour mieux combattre par la parole, comme le chat joue avec une balle, en avant-goût pour la chasse aux souris. »
(Dr Paul Cornet dans Le Progrès médical, juillet 1904)
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