Cinéma

L'odeur du vent

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Publié le 01/06/2023

L'Odeur du vent nous rappelle à l'ordre, nous pauvres Occidentaux, victimes d'un retard de métro de 10 minutes ou paniqués à l'idée que notre voiture ne démarre pas illico. Dans un pays comme l'Iran où ce film a été tourné, la mesure du temps est bien différente, surtout quand on habite au cœur des montagnes, estropié ou/et handicapé, sans véhicule et à la merci de la moindre coupure d'électricité. C'est ce qui arrive au premier personnage du film, marchant accroupi et devant soigner son fils tétraplégique dans un cadre montagnard somptueux. Sans l'électricité, son fils allongé en permanence ne pourra bénéficier des bienfaits du matelas anti-escarres. Le père part alors laborieusement chercher un téléphone portable d'un voisin. Quand il trouve enfin un apiculteur ayant un téléphone, il peut alors appeler la compagnie d'électricité qui lui envoie aussitôt un réparateur. Ce dernier arrive le lendemain. C'est un ingénieur attentif aux malheurs d'autrui, qui se rend vite compte qu'il va être très difficile de vite réparer le transformateur fautif sans douille. Afin de ne pas faire patienter le malheureux père et son fils tous deux très handicapés pendant deux semaines, l'ingénieur va user de mille prouesses afin de réparer le plus vite possible. Les obstacles seront nombreux dans ce road movie solitaire. Le spectateur assiste de façon impuissante à ces difficultés. L'ingénieur, honnête et intègre, en plus d'être un bon samaritain, se sent obligé de prendre sur son temps et son argent personnels (par exemple en louant une voiture pour ne pas avoir à utiliser sa voiture de fonction) afin de trouver la pièce manquante. Il n'oublie pas de rendre quelques services comme voiturer un aveugle jusqu'à un rendez-vous galant. Les paysages et les images sont splendides, le temps s'étire dans sa langueur. Pourtant, le spectateur ne parvient pas à s'ennuyer car il espère que le héros sauvera cette famille. Suspens.


Source : lequotidiendumedecin.fr