Loi anti-gaspillage : les députés soutiennent la vente de médicament à l'unité dès 2022

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Publié le 28/11/2019
Médicaments

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Crédit photo : GARO/PHANIE

La vente de médicament à l'unité était l'une des promesses de campagne du président de la République Emmanuel Macron en 2017, et elle pourrait bientôt voir le jour. Les députés ont en tout cas donné leur feu vert mercredi en commission à cette proposition de la majorité, dans le cadre de l'examen du projet de loi anti-gaspillage.

La disposition doit encore être examinée dans l'hémicycle en séance publique à partir du 9 décembre. L'amendement LREM largement voté en commission propose la dispensation de médicaments à l'unité (DAU) en pharmacie à partir du 1er janvier 2022, « lorsque leur forme pharmaceutique le permet ». Si la mesure est adoptée, un décret devrait ensuite préciser « les modalités de conditionnement, d'étiquetage, d'information de l'assuré et de traçabilité ».

1,5 kg de médicaments jetés par habitant chaque année

« Les armoires de nos concitoyens sont pleines de médicaments non utilisés. C'est une question sérieuse et ancienne », a souligné la députée LREM Nathalie Sarles. Cette élue de la Loire s'appuie sur des chiffres de l'Institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM) selon lequel un habitant jetterait chaque année 1,5 kg de médicaments.

La dispensation à l'unité « ça existe ailleurs, comme au Canada. On sait que ça produit des résultats. Un kilo et demi chaque année qui part à la poubelle ou, pire encore, dans les toilettes et qui vont contaminer et polluer les eaux, c'est un vrai sujet », a abondé le socialiste Guillaume Garot. Pour le MoDem Bruno Millienne, « il est temps que la France s'y mette, pratiquement tous les pays le font ».

L'amendement a reçu un avis favorable de la rapporteure Véronique Riotton (LREM) et un avis de sagesse (ni favorable, ni défavorable, s'en remettant à la « sagesse » des parlementaires) de la secrétaire d'État à la transition écologique Brune Poirson. À droite, Fabien Di Filippo (LR) s'est interrogé sur « l'impact en termes d'hygiène, de sécurité, de notices de posologie et de facilitation des contrefaçons » ainsi que sur le « coût supplémentaire pour les pharmaciens ».

« On a porté cette mesure pendant la campagne. On sait que ça va être difficile, mais on tient beaucoup à ce que ça aboutisse », a réagi la députée LREM Laurence Maillart-Méhaignerie. Jusqu'à présent, seules quelques expérimentations ont été menées dans les pharmacies volontaires d'Ile-de-France, de Paca, de Lorraine et du Limousin sous le quinquennat Hollande en 2014 sans jamais être généralisées. 

(Avec AFP)


Source : lequotidiendumedecin.fr