L'OMS lance une campagne sur l'environnement des enfants

Publié le 03/04/2003
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« C'est précisément là où les enfants devraient être en lieu sûr - la maison, l'école, le quartier - que planent les plus graves menaces pour leur santé », indique la directrice générale de l'OMS, le Dr Gro Harlem Brundtland, à la veille de la Journée mondiale de la santé, intitulée « Préparer l'avenir, un environnement sain pour les enfants ».

Chaque année, plus de 5 millions d'enfants de moins de 14 ans perdent la vie, essentiellement dans des pays en développement, des suites de maladies liées à leur environnement. Parmi ces maladies figurent la diarrhée et le paludisme ainsi que d'autres maladies à transmission vectorielle, les infections aiguës des voies respiratoires, sans compter les accidents. « Ces décès peuvent être évités. Nous savons comment, et des stratégies de lutte ont été mises au point face à ces menaces pour la santé des enfants. Il faut les appliquer à l'échelle mondiale et nationale », souligne la directrice de l'OMS.
L'Organisation mondiale diffuse donc, grâce notamment à des dépliants en forme de toise, quelques exemples de mesures susceptibles d'être prises (par les décideurs politiques, les ménages, les collectivités, les éducateurs, etc.) pour améliorer l'environnement des enfants.
Les premières mesures envisagées concernent la salubrité de l'eau à usage domestique. Un moyen d'éviter les diarrhées, deuxième cause de mortalité parmi les enfants dans le monde. On évalue à 1,3 million le nombre de décès d'enfants qu'elles entraînent chaque année.
Les mesures pour l'hygiène et l'assainissement sont nombreuses : elles concernent les infrastructures (mise en place de latrines hygiéniques par exemple) mais aussi les bonnes conduites comme celle de se laver les mains avec du savon ou des cendres avant les repas et après la défécation.
Des exemples de mesures à prendre sont données par ailleurs pour protéger les enfants contre la pollution de l'air : effectuer une bonne ventilation de l'intérieur domestique, préserver les enfants du tabagisme passif, réduire les polluants atmosphériques extérieurs, dus principalement à la circulation automobile dans les grandes villes.
Les risques chimiques ne sont pas oubliés. En raison de l'augmentation de la production et de l'utilisation des substances chimiques, de multiples risques d'origine chimique sont désormais présents dans la vie des enfants, que ce soit chez eux, à l'école, sur les terrains de jeu ou dans leur quartier. Environ 50 000 enfants de moins de 14 ans meurent chaque année des suites d'une intoxication accidentelle. Des pesticides mal utilisés, mal entreposés ou mal éliminés peuvent nuire aux enfants et à leur environnement. Les produits de nettoyage domestique, les solvants, les médicaments deviennent une source de danger s'ils sont entreposés dans des réceptacles mal adaptés ou des endroits accessibles aux enfants.
Il faut également parler des traumatismes accidentels dus aux accidents de la route, aux intoxications, aux chutes, aux brûlures, aux noyades. On évalue à 685 000 le nombre d'enfants de moins de 15 ans qui ont perdu la vie en 2001 des suites de ces traumatismes. L'OMS suggère, entre autres, de mettre en place une surveillance systématique des traumatismes accidentels, d'apprendre aux gens à dispenser les premiers secours, d'installer des barres aux fenêtres et aux lits des enfants à la maison, d'encourager les jeunes à porter un casque lorsqu'ils se déplacent en deux-roues.
Engagée depuis 2002 dans la lutte pour un environnement meilleur, l'OMS veut créer une alliance mondiale « capable de mobiliser des appuis locaux et d'intervenir pour rendre plus saine la vie des enfants là où ils vivent, où ils étudient et où ils jouent ».

Informations sur www.who.int/world-health-day/2003/fr.

S. H.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7309