La consommation d'antibiotiques a augmenté de 39 % dans le monde entre 2000 et 2015. Cette hausse est principalement attribuable à la forte accélération de la consommation dans les pays à revenus modérés, selon une étude publiée dans les « PNAS ». Le Dr Eili Klein, du centre de dynamique des maladies à Washington, et ses collègues ont analysé les données sur la consommation d'antibiotiques de 76 pays. La collecte systématique des données de consommation d'antibiotiques constitue le premier volet du plan global d'action de lutte contre la résistance aux antimicrobiens adopté lors de la 71e assemblée générale des Nations unies qui s'est tenue en 2016.
Entre 2000 et 2015, la consommation quotidienne d'antibiotiques à usage humain est passée de 11,3 à 15,7 doses pour 1 000 habitants. La consommation totale a bondi de 65 % en 15 ans pour atteindre 42 milliards de doses quotidiennes sur l'ensemble de l'année 2015.
Hausse dans les pays en développement
Dans les pays à revenus modérés, la quantité d'antibiotiques a plus que doublé sur cette période : +114 % alors qu'elle a diminué de 4 % dans les pays développés. En prenant en compte l'augmentation de la population, le nombre de doses journalières pour 1 000 habitants a augmenté de 77 %. Les niveaux de consommation de certains de ces pays dépassent désormais ceux de pays développés, ce qui pèse sur leurs dépenses de santé. La consommation de pénicilline à large spectre, à elle seule, a augmenté de 36 % dans le monde et de 56 % dans les pays à faibles revenus, contre seulement 15 % dans les pays à hauts revenus.
« La croissance de la consommation d'antibiotiques est poussée par la croissance économique, un phénomène qui n'avait pas été observé dans les pays développés », constatent les auteurs qui tentent de rester optimistes : « Il existe une considérable variation des niveaux de consommation dans les pays à haut revenus », ce qui tendrait à prouver que « la leçon a été apprise » dans certains d'entre eux.
Selon les projections des auteurs, et si aucun changement n'est apporté aux politiques publiques, la consommation d'antibiotiques pourrait encore tripler entre 2015 et 2030.
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