Mélanome avancé : et la qualité de vie des patients dans tout cela ?

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Publié le 30/09/2015

« Pour mesurer la qualité de vie, il fallait déjà qu’il y ait une vie ! » – Par cette phrase, le Pr Jean Jacques Grob, chef du service de dermatologie, vénéréologie et cancérologie cutanée de l’hôpital La Timone (AP-HM), à Marseille, résume un des nouveaux challenges dans la prise en charge des patients atteints par le mélanome avancé qui, grâce aux nouveaux traitements – immunothérapie et traitements ciblés – voient leur survie soudain prolongée.

Compte tenu du prix de la combinaison dabrafenib/trametinib – de l’ordre de 10 000 euros par mois pour des traitements qui durent désormais un an ou plus – il devient primordial de s’assurer de la qualité de vie des patients.

Des résultats en faveur de la combinaison des molécules

C’est la raison pour laquelle le Pr Grob et ses collègues ont mené une étude minutieuse sur la qualité de vie des patients inclus dans l’étude COMBI-v et dans les précédentes études de phase 1 et 2. Ils ont présenté leurs résultats lors d’une session « Poster Spotlight » du congrès européen de cancérologie ECCO-ESMO 2015.

Selon leurs résultats, l’intégralité des indicateurs évalués (fatigue, état émotionnel, perte d’appétit, insomnie, dyspnée, nausée, interactions sociales...) a révélé une meilleure qualité de vie pour les patients sous combinaison dabrafenib/trametinib, comparé à ceux sous vemurafenib (également une thérapie ciblée). Seule la constipation était davantage présente chez les patients sous dabrafenib/trametinib.

« Quand on combine ces deux médicaments, on a moins d’effets secondaires, ce qui peut paraître contre-intuitif, reconnaît le Pr Grob, surtout quand on a l’habitude des chimiothérapies classiques, mais les thérapies ciblées sont plus imprévisibles. »

Évaluer le cancer comme une maladie chronique

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ne se sont pas contenté des échelles de qualité de vie mises au point il y a 20 ans, quand l’intégralité des patients était mise sous chimiothérapie, et que l’on ne s’intéressait qu’aux signes cliniques les plus lourds.

« La vie sociale, les relations professionnelles et sociales doivent désormais être prises en compte. Nous sommes en train de transformer le cancer en maladie chronique, explique le Pr Grob, c’est pourquoi il faut utiliser les échelles les plus transversales possibles – les mêmes que l’on utilise pour le diabète ou les maladies cardiovasculaires. »

En l’occurrence, le Pr Grob et ses collègues ont utilisé l’échelle EORTC QLQ-C30, conçue pour mesurer la qualité de vie des patients atteints par le cancer, l’échelle EQ-5D, beaucoup plus transversale, et l’échelle FACT-Melanoma.


Source : lequotidiendumedecin.fr