Une femme médecin de Nancy s'apprête à déménager sous la pression des agressions verbales et des menaces récurrentes d'un patient et de son entourage. Au mois de décembre, elle avait déjà fermé pendant deux semaines son cabinet sur les conseils de l'Ordre, pour des raisons de sécurité. Depuis, la généraliste se fait systématiquement accompagner sur son lieu d'exercice et elle a renoncé aux visites.
Jointe par « le Quotidien », la praticienne explique avoir porté plainte pour fausses ordonnances incriminant ce patient qui s'en serait pris à elle. Lettres anonymes, coups de téléphone, les menaces se sont accumulées, malgré les signalements à la police. Excédée et effrayée par cette violence, elle a pris la décision de fermer son cabinet au cours du mois de janvier.
Coup de feu tiré dans le plafond
En octobre 2013, ce médecin était déjà impliqué dans une affaire l'opposant à l'une de ses patientes suite à une consultation pour le moins tumultueuse. Se sentant menacée par cette femme très agitée, elle avait tiré un coup de feu, avec une arme de défense, dans le plafond de son cabinet. La patiente avait porté plainte. Interpellée, la généraliste restera 10 heures en garde à vue.
Plusieurs dizaines de confrères lui avaient alors envoyé un message de soutien, suite à la publication d'un article dans « le Quotidien » dans lequel la praticienne relatait les fréquentes agressions verbales et physiques dont elle faisait l'objet depuis son installation dans un quartier qu'elle qualifiait de « chaud ».
Près de deux mois plus tard, l'affaire judiciaire est au point mort, confie la praticienne qui déplore toujours l'agressivité de son environnement : « Les violences se sont multipliées à mon cabinet, vol d'ordonnanciers, fausses ordonnances de toxiques que j'ai dénoncées, menaces de mort et dégradations en rétorsion. » Dans les prochaines semaines, elle poursuivra son exercice dans un autre quartier, un autre cabinet équipé d'un système de vidéo-surveillance.
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