Trois ans après avoir obtenu son AMM, Bexsero® - vaccin contre les méningocoques B, la première campagne de vaccination a été lancée dans la région du Rhône, en raison d’une épidémie d’infections invasives à méningocoques B. Entre février et mars 2016, quatre cas étaient survenus dans le Beaujolais. Après une expertise multidisciplinaire, l’ARS d’Auvergne-Rhône-Alpes a décidé de mettre en place une campagne de vaccination ciblée chez les 2 mois – 24 ans, correspondant à 4 338 sujets. Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 9 octobre qui est revenu sur cet événement, révèle qu’au final la couverture vaccinale (CV) a été très insuffisante, estimée dans la population-cible à 40 %, « avec de fortes variations selon l’âge et la commune de résidence ». Des taux particulièrement bas ont été enregistrés chez les moins de 3 ans (30 %) et chez les 16-24 ans (8 %), des classes d’âge particulièrement à risque d’infections par méningocoque.
Pourtant toute une organisation avait été mise en place, grâce en particulier au soutien logistique de l’ARS et du Comité départemental d’hygiène sociale. « Les vaccinations scolaires ont été intégralement assurées par les équipes médicales et paramédicales de la PMI et de l’Éducation nationale », indique le BEH. Médecins et pharmaciens, comme la population cible, auraient été aussi informés très tôt pour cette campagne de vaccination qui s’est déroulée entre mars et juin.
Les raisons d’un échec
Parmi les raisons expliquant une CV insuffisante, les vacances scolaires n’expliquent pas tout ! Outre la réticence de certains parents vis-à-vis de la vaccination, une faible implication de certains médecins est aussi pointée du doigt. « Au début, cette campagne de vaccination a été marquée par une difficulté d’approvisionnement, ce vaccin n’étant pas recommandé en France en population générale, il n’était pas disponible dans les officines. », explique le Pr Daniel Floret, vice-président de la Commission technique des vaccinations. « Mais la très faible couverture vaccinale chez les très jeunes enfants montre que les médecins ne se sont pas beaucoup impliqués. Un constat d’ailleurs à mettre en parallèle avec la faible couverture vaccinale nationale contre le méningocoque C ».
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