Monsieur le conseiller

Publié le 10/12/2015

Crédit photo : JB Eyguesier

Médecin, enseignant, conseiller d’État, Lionel Collet est un enfant doué et discret de la République. Ils sont peu nombreux à s’être imposés dans les arcanes du pouvoir et de la science. Le professeur Collet est un de ceux-là. Le parcours scientifique et médical est sans reproche pour ce fils d’un « coiffeur pour dames », meilleur ouvrier de France. Il fut le premier bachelier de la famille. Les origines comptent pour le psychiatre qu’il fut un temps. Il y a sans doute puisé son élégance so british. Le sens de la perfection, du travail bien fait aussi. L’homme est attentif aux symboles qu’il cherche dans la peinture flamande de Van Eyck.

Ses origines ont sans doute fait de lui un compagnon de la gauche raisonnable, comme il est convenable qu’elle le soit sur les berges du Rhône et de la Saône. Enseignant de physiologie, puis ORL reconnu, spécialiste de l’audition, du langage et de l’olfaction, le brillant médecin est un spécialiste des sens, si utiles pour comprendre le monde et ceux qui le font. Monsieur le conseiller d’État est un universitaire dans l’âme qui fut un très jeune vice-président d’université, puis président de Lyon 1 et président de la Conférence des présidents d’université. Comme le fut, son prédécesseur médecin place du Palais royal, Jean-François Girard. Avec la gauche aux affaires, il fut appelé à devenir directeur de son cabinet par la ministre de la Recherche et des Universités la Grenobloise et sa voisine Geneviève Fioraso. Puis, il rejoignit son poste au sein de la haute juridiction administrative.

Le Premier ministre Manuel Valls, proche du maire de Lyon, lui confie alors les missions de déminage. La réussite ou l’échec de la Grande Conférence nationale de santé inventée par le pouvoir pour éteindre la guerre du tiers payant reposent sur ses épaules et sur celles d’Anne-Marie Brocas du Haut Conseil de l’assurance maladie. Le médecin, serviteur de l’État et de ses intérêts a également un œil sur la réorganisation des agences sanitaires et sur le CSIS (Conseil stratégique des industries de santé), cette structure du pouvoir industriel et économique en santé. Du sérieux et du délicat qui demandent d’avoir du nez et l’oreille du pouvoir en place. ça tombe bien !


Source : lequotidiendumedecin.fr