Ordre : des élections partielles décisives pour la désignation du prochain président

Publié le 08/04/2003
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« Il faut bien comprendre que deux présidences successives d'un an chacune, ça nous place dans une configuration inhabituelle », le mot est du Dr Jacques Lucas, secrétaire général du Conseil national de l'Ordre. Et, de fait, l'Ordre a connu ces dernières années des périodes d'agitation sans précédent : au printemps 2002, un an seulement après son élection, le président Bernard Hœrni était contraint à la démission à la suite d'une crise interne née après la signature, de sa propre initiative, du protocole d'accord très contesté sur la permanence des soins qu'il avait conclu avec le gouvernement et les caisses le 1er mars 2002, en application de l'accord conclu le 24 janvier de la même année entre le syndicat MG-France et la CNAM. Le tout sur fond de longue grève des gardes des médecins libéraux.

Exit donc Bernard Hoerni, remplacé par le Pr Jean Langlois, âgé de 73 ans. Jean Langlois, qui était alors président de la section « Santé publique », avait été chargé de jouer les médiateurs aux pires moments de la crise du CNOM. Après l'échec de ses tentatives de conciliation et la démission du président Hoerni, Jean Langlois s'était retrouvé seul candidat à sa succession. Et annonça dès son élection que, son mandat de conseiller national venant à expiration en juin 2003, il ne songeait pas à se représenter. Une affirmation confirmée dans l'entretien qu'il accorda le 12 décembre 2002 au « Quotidien » : « Il y a un âge pour tout. Je suis à la retraite en tant que médecin depuis trois ans et, comme prévu, j'arrêterai mes fonctions ordinales à la fin de mon mandat. Il se termine le 30 juin prochain. Si j'étais candidat à ma réélection, j'en reprendrais peut-être pour six ans, et je ne suis pas certain que dans six ans je ne serai pas gâteux. » A quoi il convient d'ajouter que, durant son mandat, un certain nombre de voix se sont élevées pour dénoncer la position « ultraorthodoxe » du Conseil national et de son président sur la permanence des soins et l'article 77, dont le feuilleton de la réécriture n'est toujours pas achevé.

Aucun candidat déclaré pour le moment

Treize postes de conseillers nationaux sont donc à pourvoir pour ce scrutin 2003 (voir encadré). Selon Jacques Lucas, « pour le moment, personne n'a fait état de ses intentions ni acte de candidature. Dans certaines régions, il n'y aura qu'un seul candidat, dans d'autres, ils seront sûrement plus nombreux. Quant au président Langlois, il peut toujours faire acte de candidature jusqu'au dernier jour. Actuellement, et s'agissant de ces élections à venir, il ne se passe rien du tout, sinon que tout fonctionne, présidence, secrétariat général et bureau, sur la base de la légitimité. Quant à moi, il me reste deux ans avant de remettre mon mandat en jeu, et j'ai bien l'intention de rester actif au sein du Conseil national. » Mais, interrogé par « le Quotidien » sur le point de savoir s'il ne souhaitait pas donner une plus importante dimension à son action à la faveur de ces élections, le secrétaire général est resté sibyllin, se contentant d'indiquer à nouveau que, jusqu'à présent, « personne n'a fait état d'intentions ».

Scrutin, mode d'emploi

Le Conseil national de l'Ordre des médecins procédera au renouvellement du tiers de ses membres le 19 juin prochain. Les postes à pourvoir sont les suivants : Alsace (un membre), Languedoc-Roussillon (un membre), Lorraine (un membre), Haute-Normandie (un membre), Picardie (un membre), Ile-de-France (quatre membres, dont le Pr Jean Langlois, président du Conseil national, qui a indiqué à plusieurs reprises qu'il ne briguerait pas sa propre succession), PACA-Corse (un membre), Rhône-Alpes (un membre) et Guyane (un membre titulaire et un membre suppléant). Les membres sortants sont rééligibles. Les candidats désireux de se présenter au suffrage doivent faire connaître, par lettre recommandée avec accusé de réception, leurs nom, prénom et adresse (ainsi que le siège auquel ils se présentent) au Conseil national de l'Ordre des médecins (1), et ce dans un délai compris entre le 19 avril et le 23 mai 2003. Sont électeurs, pour chacune des régions concernées, les membres titulaires des conseils départementaux du ressort de la région. Le vote aura lieu par correspondance et doit être adressé ou déposé au siège du CNOM. Le scrutin prendra fin le jour de l'élection, jeudi 19 juin 2003, à 18 heures. Le dépouillement aura lieu immédiatement après.
Dans un délai de quinze jours environ, le nouveau conseil national, présidé par le doyen d'âge, se réunira et procédera à l'élection du nouveau président et du nouveau bureau.
(1) 180, bd Haussmann, 75389 Paris Cedex 08.

Henri de SAINT ROMAN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7312