Voilà plusieurs semaines qu’il arpente les communes de cette circonscription de Picardie qui a pour centre la ville de Soissons. « L’homme au chapeau » comme paraît-il, on l’appelle, du fait de ces couvre-chefs qu’il ramène du pays natal de son épouse australienne, est un novice en politique. Enfin presque, puisqu’il est conseiller municipal d’opposition de Cuffies, une petite commune de moins de 2000 âmes au nord de Soissons.
À 55 ans, le Dr Marc Delatte a néanmoins davantage goûté de la vie associative locale jusque-là que de la politique. Mais c’est sans doute pour son ancrage local que ce père de quatre enfants, installé comme généraliste depuis 25 ans, a été désigné par En Marche, parmi une dizaine de postulants. « Mon expérience politique est certes limitée, mais je peux m'appuyer sur ma riche expérience associative et sur les nombreux échanges que mon activité de médecin implique, » a-t-il simplement expliqué aux électeurs.
Ce praticien, longtemps plus investi dans le patrimoine et la culture ou dans la FMC que dans la politique se présente sur son compte facebook comme un pur produit de ce terroir picard… et de la méritocratie républicaine : « Fils d’un père chaudronnier à la sucrerie de Bucy-le-Long, c’est grâce au soutien de ma famille mais également à mes instituteurs et mes professeurs que j’ai pu réussir. »
Et l’alchimie a bien fonctionné. Sur ces terres plutôt déshéritées où le FN fait ses meilleurs scores, le médecin de Cuffies est arrivé en tête au soir du premier tour avec 28,07 % des suffrages, à 5 points de son concurrent immédiat, le FN Jean Messiha. Au second tour, il a donc transformé l’essai avec 56.27% des
suffrages. Et voilà le Dr Delatte aux portes de l’Assemblée. Promis, il n’oubliera ni la Picardie ni le monde de la santé auxquels il appartient. « Ces problématiques resteront au cœur de mes préoccupations si je suis élu, » confiait-il pendant la campagne à propos des questions de santé. Et même ses patients, le député Delatte ne les abandonnera pas totalement : « Si je suis élu député, je conserverai une ou deux demi-journées d’activité médicale pour ne pas me couper des réalités du terrain, » assurait-il entre les deux tours.
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