Mortalité globale après infarctus

Pas de bénéfice avec le défibrillateur

Publié le 13/10/2009
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La pose d’un défibrillateur implantable ne semble pas améliorer la mortalité globale chez les sujets à haut risque après infarctus du myocarde, selon les résultats d’une étude allemande. Gerhard Steinbeck et ses collaborateurs de l’université de Munich viennent en effet de montrer que si la mortalité par mort subite diminue, il semble bien que celle par autre cause cardio-vasculaire augmente. La mortalité globale reste ainsi inchangée. La pratique médicale, qui n’était pas recommandée jusqu’alors, ne l’est pas plus au vu de ces résultats.

Sur plus de 62 900 sujets ayant eu un infarctus du myocarde, 898 ont été inclus dans les 5 à 31 jours après l’événement s’ils étaient à haut risque de mort subite : fraction d’éjection du ventricule gauche ≤40 % et une fréquence cardiaque ≥90/min sur le premier électrocardiogramme disponible, un épisode transitoire de tachycardie ventriculaire (150/min) à l’enregistrement Holter. La majorité des patients (75 %) ont eu une reperfusion coronarienne (coronarographie ou thrombolyse) ainsi qu’un traitement médical optimal par bêtabloquants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion, statines et antiplaquettaires.

Sur les 898 participants sélectionnés, 445 ont été randomisés dans le groupe défibrillateur et 453 dans le groupe traitement médical seul. Au cours du suivi de 37 mois, 233 sujets sont décédés : 116 dans le groupe défibrillateur, 117 dans le groupe contrôle. Si les décès par mort subite étaient moins nombreux dans le groupe défibrillateur, ceux d’autre cause étaient en revanche augmentés. La mortalité globale était ainsi comparable dans les deux groupes.

N Engl J Med, 361-15, 1427-36, 8 octobre 2009.

 Dr IRÈNE DROGOU

Source : lequotidiendumedecin.fr