À l'occasion d'un webinaire organisé par l'Ordre des pharmaciens, mercredi soir, deux syndicats de pharmaciens ont alerté sur la pénurie de masques chirurgicaux, dans l'attente d'un réapprovisionnement.
Évoquant des consignes délivrées par la Direction générale de la Santé, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques français (FSPF), a rappelé que les masques étaient « réservés en priorité aux professionnels de santé libéraux ». « Nous ne pouvons pas à ce stade honorer les prescriptions médicales, a-t-il déclaré. Cette situation est évolutive. »
Lors de ce même débat, Gilles Bonnefond, président de l'Union de syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), a quant à lui été plus radical, devant les plus de 4 000 pharmaciens connectés revendiqués par les organisateurs : « Il faut demander aux médecins de ne plus prescrire de masques car nous n'en avons plus, a-t-il affirmé. Cela créerait des tensions au niveau des pharmacies car nous avons tout donné aux médecins. Si un patient a besoin d'un masque, au médecin de juger s'il utilise un masque qu'on lui a donné. »
Une dotation de masques d'ici 48 heures ?
Le leader syndical espère que cette pénurie sera transitoire. « Le stock de masques va évoluer et les règles vont évoluer aussi. Nous aurons des consignes précises pour savoir dans quelles conditions honorer les prescriptions et quelle quantité on devrait donner chaque fois aux patients. »
Le ministre de la Santé qui a fait une rapide apparition à ce rendez-vous, a annoncé une « nouvelle dotation de masques dans les deux jours ». « J'ai une équipe de 10 logisticiens qui travaillent nuit et jour sur la répartition des masques », a affirmé Olivier Véran. Le ministre de la Santé a reconnu que de nombreux pays dont la France se trouvaient dans une « situation délicate » car la Chine, premier pays producteur de masques, avait été touchée en même temps « par la crise économique et une crise de production ».
Nouvelle alerte des syndicats de médecins
Ce jeudi, plusieurs syndicats de médecins libéraux (SML, FMF, radiologues de la FNMR...), ont demandé à l'État d'agir en urgence. « Il règne dans plusieurs régions une pénurie de masques et dans nombre de cas de solution hydroalcoolique. Les médecins libéraux ne sont pas en mesure d'assurer leur protection ni celle de leurs patients », souligne le SML, qui évoque le « nombre grandissant de praticiens contaminés ».
La FMF est tout aussi remontée et s'offusque de l'absence de masques FFP2 considérés comme les plus efficaces contre les virus respiratoires : « Les médecins de ville vont monter au front avec une protection manifestement inefficace dans certaines situations ».
Les acteurs de santé attendaient ce jeudi une annonce d'Emmanuel Macron sur ce sujet crucial.
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