Désormais, le don d'ovocytes et de spermatozoïdes sera ouvert aux personnes sans enfants. Marisol Touraine vient de confirmer, dans une interview au quotidien Ouest France, cet élargissement qui était contenu dans la loi de bioéthique de 2011. Le don de gamète, jusque-là réservé aux adultes en bonne santé ayant déjà eu des enfants est donc élargi "à des personnes adultes qui n'ont pas d'enfants", explique la ministre. "La loi permet de conserver (par congélation) des gamètes au profit des donneurs, mais le décret rappelle qu'ils ne pourront être utilisés par ces derniers que s'ils sont devenus eux-mêmes infertiles", précise en outre la ministre.
Il s’agit pour les pouvoirs publics de faire face à la pénurie de dons. Car la France manque de donneurs de gamètes, surtout d'ovocytes. "Cette année, il nous faudrait 1.200 donneurs : 900 femmes, 300 hommes, or nous n'avons que 450 dons d'ovocytes et 260 de spermatozoïdes", souligne Marisol Touraine. "Pour éviter toute démarche qui ne serait pas volontaire ou suffisamment éclairée", une consultation préalable avec un psychologue sera "obligatoire" pour ceux qui ne sont pas parents, précise la ministre, ce qui permettra de vérifier que le candidat donneur n'est pas soumis à des pressions. Elle souligne, en outre, que "donner ses ovocytes, alors qu'on n'a pas eu d'enfants, n'altère pas sa propre fertilité."
Le don d'ovocytes reste un acte encore méconnu et peu répandu en France malgré plusieurs campagnes d'information. Selon l'agence de la Biomédecine, seuls 200 enfants naissent chaque année en France grâce à ces dons. Au point que les délais d'attente pour les couples infertiles demandeurs atteignent aujourd'hui entre un et quatre ans selon les centres, contraignant de nombreux d'entre eux à se tourner vers l'étranger et notamment l'Espagne.
Cette avancée en faveur des dons de gamètes, assure la ministre, ne remet pas en cause les principes du don qui reste anonyme, gratuit et librement consenti, comme pour les dons d'organes ou de sang. Le décret ne permet "absolument pas la gestation pour autrui (GPA)" à laquelle Marisol Touraine rappelle son opposition ainsi que celle du gouvernement.
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