En novembre 2002, une épidémie de pneumonies atypiques débute dans la région du Guandong, en Chine (le premier cas semblerait dater du 16 novembre 2002 et aurait eu lieu dans la ville de Foshan). Après avoir écarté la possibilité d'une grippe aviaire, les autorités sanitaires chinoises déclarent connaître l'origine précise de l'épidémie : pour eux, il s'agit d'infections bactériennes à Chlamydia pneumoniae.
Le 11 février 2003, devant la persistance des cas de pneumonies, le consul général de France à Canton prend la décision de fermer l'école française dans l'attente de la mise en place de mesures sanitaires efficaces pour enrayer la maladie. En l'absence d'informations officielles, l'institut Pasteur de Hong Kong rapporte que « la rumeur parlait de centaines, voire de milliers de cas et de la possibilité d'apparition d'une nouvelle souche grippale ».
Le 15 février, le Pr Zhong Shan Da Xue, de Canton, vient passer des vacances à Hong Kong et il est hébergé au 9e étage de l'hôtel M., dans le quartier de Kowloon.
Le 19 février 2003, un enfant de 9 ans est hospitalisé à Hong Kong après avoir été infecté par un virus de la grippe H5N1, mais aucun lien avec l'épidémie chinoise ne peut être établi.
Le 20 février, les autorités sanitaires de Hong Kong annoncent que le père de l'enfant hospitalisé la veille est mort de cette même infection et l'OMS a estimé que « la mise au point d'un vaccin actif sur une telle souche est indispensable ».
Dans le même temps, ces chercheurs estiment que les pneumonies atypiques détectées en Chine ne relèvent pas du « même pathogène et peuvent être en rapport avec différents microbes qui circulent à cette période de l'année ».
Le 22 février, le premier cas de SRAS est hospitalisé à Hong Kong : il s'agit du médecin chinois de l'hôtel M.
Le 25 février, une femme de 72 ans, qui avait séjourné à Hong Kong, l'hôtel M. entre le 13 et le 23 février, présente de retour au Canada, son pays, des signes cliniques compatibles avec le SRAS.
Le 12 mars, après l'apparition de cas de pneumonies atypiques à l'hôpital franco-vietnamien d'Hanoi et à l'hôpital Prince-de-Galles, à Hong Kong, l'OMS émet une « alerte globale » pour l'identification de l'agent pathogène impliqué. Le patient hospitalisé à Hanoi, un homme d'affaires sino-américain, avait lui aussi séjourné à l'hôtel M. de Hong Kong.
Le 14 mars, l'institut Pasteur de Hong Kong avance que « la contagion semble exclusivement se produire au sein du milieu médical et que la maladie est liée à un virus encore inconnu ». Une équipe du SAMU est envoyée à Hanoi par la DGS.
Le 15 mars : premier cas en Allemagne.
Le 16 mars : mise en place d'un dispositif de prévention à Roissy.
Le 17 mars : l'OMS maintient son alerte globale et annonce que 42 personnes ont contracté la maladie à l'hôpital de Hong Kong et qu'une infirmière est morte à Hanoi. De nombreux cas sont suspectés dans toutes l'Asie du Sud-Est (48 à Hanoi) et différentes pistes microbiologiques sont explorées : on parle de virus de la grippe, de Legionella pneumophila, de Chlamydia pneumoniae, de Rickettsia psittaci ou de VRS inconnu.
Un médecin français décédé à Hanoi
Le 18 mars, l'origine des cas survenus à l'hôpital de Honk Kong est déterminée et plus de 100 personnes y travaillant sont mises sous surveillance.
Le 19 mars, un paramyxovirus est identifié par deux équipes de virologues (Francfort et Hong Kong). Pékin affirme contrôler l'infection mais refuse de produire des donnée épidémiologiques actualisées. Un médecin français décède à Hanoi où 54 personnes sont atteintes.
Le 20 mars, le lien avec les cas de pneumonies survenues à Canton est établi.
Le 22 mars, les virologues canadiens suspectent un métapneumovirus.
Le 24 mars, premier cas signalé en France. Deux nouveaux morts à Hanoi.
Le 25 mars, le CDC d'Atlanta annonce avoir identifié un virus, encore inconnu, de la famille des coronavirus. Des cas sont signalés à Singapour.
Le 27 mars, l'OMS recommande des contrôles dans les aéroports des pays les plus touchés. Mise au point d'un test diagnostique à Hong Kong et fermeture des écoles dans cette ville.
Le 28 mars, l'hypothèse d'une coïnfection par le métapneumovirus et le coronavirus est émise.
Le 29 mars, l'institut Pasteur de Paris annonce avoir identifié un coronavirus dans les prélèvements qui lui ont été adressés. Le Dr Carlo Urbani qui, le premier, a identifié la maladie, décède à Bangkok.
Quarantaine à Hong Kong
Le 31 mars, des mesures de quarantaine sont mises en place à Honk Kong, le port du masque et les lavages de mains fréquents sont conseillés. Premier cas en Amérique centrale. Les voyages dans les zones à risque sont déconseillés par la DGS. Plus de 200 personnes sont atteintes dans un même immeuble à Hong Kong. Trois cas suspects en France.
Le 1er avril, la transmissibilité du virus par l'air est admise par le CDC d'Atlanta.
2 avril : l'épidémie a fait plus de 2 300 malades (cas avérés et suspects), l'Asie est la plus touchée (Australie, Chine, Hong Kong, Malaisie, Singapour, Taiwan, Thaïlande, Vietnam) puis vient l'Amérique du nord (151 cas et 6 décès au Canada et 72 cas aux Etats-Unis), l'Europe et l'Amérique centrale (un seul cas à Panama). Les experts de l'OMS sont autorisés à se rendre dans la région de Canton. Les autorisé chinoises revoient leur bilan à la hausse (1 153 malades et 40 décès, mais ces chiffres restent difficiles à vérifier). La Thaïlande impose le port du masque à tous les touristes provenant de régions à risque pendant leur séjour. Les autorités de Hong Kong ont ouvert des « camps de vacances » aux personnes en quarantaine pour tenter d'enrayer la progression de la maladie. L'OMS déconseille des voyages vers Hong Kong et la province de Guangdong.
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