Pour l'UNOF, la convention spécifique conduit directement à la capitation

Publié le 02/04/2003
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L'Union nationale des omnipraticiens français (UNOF), branche généraliste de la CSMF, s'oppose une nouvelle fois au maintien d'une convention spécifique pour les médecins généralistes, dont l'animateur serait le seul syndicat « minoritaire » MG-France.

Pour l'UNOF, non seulement la convention généraliste « a montré ses limites lors du mouvement de 2002 et ne correspond plus aux aspirations des médecins de famille », mais elle porte en germe la « balkanisation des professions médicales ».
Cette prise de position n'est pas surprenante : la CSMF affirme depuis des années son rejet absolu des conventions séparées et stigmatise systématiquement la convention généraliste actuelle, qu'elle juge d'ailleurs « moribonde ». Elle réclame un « cadre conventionnel unique » pour tous les médecins libéraux , éventuellement assorti de volets spécifiques correspondant à des modes d'exercice particulier (plateaux techniques lourds, par exemple). La perspective de la réforme du concours de l'internat dès la rentrée 2004-2005, qui obligera tous les futurs médecins à passer le nouvel examen national classant (ENC), renforce l'UNOF dans son exigence de cadre conventionnel unique. La nécessité de mieux coordonner les soins entre spécialistes et généralistes serait un autre argument en faveur d'une convention médicale unique.

Mise sous tutelle

Plus que jamais, deux visions s'opposent. MG-France est disposé à « faire vivre » la convention généraliste actuelle, pas à pas, y compris en signant seul des avenants tarifaires réguliers avec l'assurance-maladie. Quant à l'UNOF, elle estime que les avancées obtenues dans ce cadre sont « marginales » et que la convention spécifique permet surtout aux caisses de ne jamais parler de l' « essentiel ». « La convention généraliste, c'est l'option médecin référent, qui a échoué, la multiplication permanente des forfaits et l'évolution directe vers le paiement à la capitation des médecins de famille, tranche le Dr Michel Combier, président de l'UNOF. Ce cadre juridique est sous-tendu par une logique politique qui est toujours la même, celle de la mise sous tutelle du médecin généraliste, appelé à devenir un simple gate-keeper. » Le président de l'UNOF met en garde les pouvoirs publics : la CNAM continuera sa « cuisine » avec un seul syndicat... « jusqu'à la prochaine crise ».

C. D.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7308