La neurostimulation transcutanée consiste à appliquer sur la zone douloureuse des stimulations répétées au moyen d'un courant électrique de basse fréquence. Le principe repose sur la théorie du « gate control ».
Neurostimulation transcutanée, de nombreuses indications
« Les électrodes appliquées sur la peau provoquent de petites paresthésies au niveau des grosses fibres nerveuses et bloquent ainsi l’activité des petites fibres qui conduisent la douleur. » déclare le Dr Didier Bouhassira (neurologue, Centre d’évaluation et de traitement de la douleur, hôpital Ambroise Paré, Boulogne-Billancourt). La neurostimulation transcutanée est utilisée dans les douleurs neuropathiques, les douleurs périphériques post-traumatiques ou postopératoires ainsi que dans les douleurs chroniques : radiculalgie, lombalgie, cervicalgie, myalgie…
« Les appareils sont aujourd’hui miniaturisés, beaucoup plus performants et sophistiqués. Connectés, ils peuvent être commandés grâce à une application téléchargée sur un smartphone… Ils fonctionnent sans fil », précise le Dr Didier Bouhassira.
Les recherches en neurostimulation médullaire
« Technique plus invasive, il s'agit d'administrer un courant électrique par l'intermédiaire d'une électrode implantée par voie transcutanée sous anesthésie locale jusqu’au niveau de la dure-mère, non loin du cordon postérieur. », explique le Dr Didier Bouhassira. La stimulation peut se faire soit au niveau lombaire, soit au niveau cervical.
Une période de test percutané et externalisé, pendant une semaine est indispensable avant l’implantation. De nombreuses innovations technologiques sont à l’étude. « On teste des hautes fréquences (1 000 hertz, voire plus) au lieu de 80-100 hertz utilisées habituellement… On cherche également à stimuler le ganglion sensitif lui-même avec des électrodes très fines pour obtenir un effet beaucoup plus focalisé. Enfin, dans la lomboradiculalgie chronique, on essaie d’agir également sur la composante lombaire qui répondait jusqu’alors mal à la technique ».
La stimulation magnétique transcrânienne répétitive à l’étude dans les douleurs neuropathiques
Le principe de la stimulation magnétique transcrânienne repose sur l’induction d’un champ magnétique, provoquant un courant électrique dans le cortex cérébral. Cette technique a fait ses preuves et est déjà indiquée dans la dépression après échec des traitements habituels dans de nombreux pays (pas encore en France).
Son efficacité a également été démontrée dans la fibromyalgie. Le protocole comportait une séance par jour pendant cinq jours, puis une séance par semaine durant trois semaines, puis une séance toutes les trois semaines durant six mois.
« Il y a eu 30 à 40 % de bons répondeurs avec un effet antalgique durable pendant six mois. L’amélioration portait non seulement sur la douleur mais aussi sur la qualité de vie, les troubles du sommeil et l’état général. Il y a très peu de contre-indications (épilepsie ou un antécédent d’épilepsie, présence d’un matériel à métal à proximité de la bobine…) et pas d’effets secondaires » ajoute le Dr Didier Bouhassira. « Depuis deux ans, nous avons eu l’autorisation de l’AP-HP pour proposer cette technique aux patients qui en sont très satisfaits ».
La stimulation magnétique transcrânienne fait actuellement l’objet d’une vaste étude clinique (en double aveugle) dans le traitement des douleurs neuropathiques. D’autres études en cours devraient permettre une meilleure définition de la zone corticale à stimuler, de la fréquence de stimulation et de la durée des séances.
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