Stimulation cardiaque péri-infarctus

PROMPT sonne le glas

Publié le 02/11/2015
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Des études chez l’animal avaient montré que la stimulation cardiaque péri-infarctus permettait de diminuer ainsi le remodelage ventriculaire gauche. Une étude de faible effectif et non randomisée chez l’homme avait révélé un effet favorable de cette stimulation sur le remodelage ventriculaire gauche, bénéfice qui n’a pas été retrouvé dans une étude randomisée sur 80 patients.

Dans l’étude PROMPT 126 patients avec un IDM important défini par un taux de CPK› 3 000 U/L et des QRS ‹ 120 ms ont été randomisés en trois groupes : stimulation biventriculaire péri-infarctus, stimulation ventriculaire gauche seule et groupe contrôle sans stimulation. Le critère primaire de jugement était les modifications du volume télédiastolique du ventricule gauche à 18 mois entre le groupe contrôle et les deux groupes stimulés. L’implantation du dispositif de stimulation était réalisée dans les 10 jours après l’IDM. Le site de stimulation ciblée était la paroi latérale en cas d’IDM antérieur (76 % des cas), la paroi inférobasale pour les IDM inférieurs et la paroi inférolatérale pour les IDM latéraux, la localisation de l’IDM étant déterminée par échocardiographie. La stimulation ventriculaire gauche était délivrée par une sonde de stimulation positionnée dans le sinus coronaire. La sonde a été positionnée au niveau de la zone préspécifiée dans 63 % des cas. La durée des QRS de 95 ms à l’inclusion augmentait de 10 ms lors de la stimulation ventriculaire gauche. Le taux de complications liées aux dispositifs de stimulation était de 19 %. Au terme d’un suivi de 18 mois, le volume télédiastolique augmentait de 15,3 + ou - 28,6 mL dans le groupe contrôle et de 16,7 + ou - 30,5 mL dans les groupes stimulés, sans différence significative (p : 0,92). La différence était identique entre les deux groupes stimulés mais aussi entre le groupe contrôle et les groupes stimulés pris séparément, que la sonde ventriculaire gauche soit positionnée à l’endroit préspécifié ou à distance de celui-ci.

Aucune différence significative n’a été observée entre les groupes pour les critères secondaires cliniques, qualité de vie, classe NYHA et test de marche de 6 minutes. Le taux de mortalité et d’hospitalisations était identique entre le groupe contrôle (46,5 %) et les groupes stimulés (41,5 %). Cette étude négative semble sonner le glas de la stimulation péri-infarctus à la phase aiguë de l’IDM.

CHU Pontchaillou, Rennes

GW Stone Late breaking trials ESC 2015; European heart journal 2015

Pr Christophe Leclercq

Source : Congrès spécialiste