Risque opératoire : Branchet veut accompagner les jeunes praticiens dans leur « première fois »

Par
Publié le 19/11/2018
bloc

bloc
Crédit photo : S. Toubon

Le cabinet Branchet, spécialisé dans la responsabilité médicale des praticiens, annonce le lancement d'ASSPRO Jeunes, association de prévention du risque opératoire à destination des jeunes chirurgiens, anesthésistes-réanimateurs et obstétriciens exerçant en plateau technique lourd.

Présidée par le Dr Frédéric Sailhan, chirurgien orthopédiste à Paris, ASSPRO Jeunes, qui compte 1 500 assurés de moins de 45 ans, sera officiellement active à partir du 18 janvier 2019. Son objectif : aider les jeunes spécialistes lors de leur première mise en cause, moment toujours très délicat dans une carrière, mais aussi dans leur première installation en libéral. « Les internes et les chefs de clinique n'ont aucune formation médico-légale, explique le Dr Sailhan. Et la plupart du temps, ils ne savent pas ce qu'est un assureur et ce qu'il couvre. Nous souhaitons répondre à ces interrogations. »

La structure, qui regroupe également des avocats spécialisés, accompagnera les jeunes médecins pour gérer au mieux ces étapes stressantes (annonce du dommage, préparation à la défense, etc.) et freiner la sortie de l'exercice hospitalier. Des guides ont été édités sur ces « premières fois ». Ils seront bientôt mis en ligne sur le site de l'association, accompagnés de « webinars » (conférences en ligne sur internet).

Un contentieux tous les trois ans et trois mois

Parmi les conseils donnés par ASSPRO Jeunes en cas de mise en cause, « ne rien entreprendre seul », mais contacter son assureur avant de répondre à toute demande, puis adresser un dossier complet à ce dernier incluant le dossier médical du patient concerné, les notes personnelles de consultation et une déclaration chronologique et circonstanciée des faits.

Avant l'expertise, « ne rien communiquer directement à l'expert ni à aucune des parties en cause », ajoute ASSPRO Jeunes. Et pendant l'expertise, mieux vaut bien se conduire : « être le plus détendu possible et bien concentré sur son dossier, ne manifester aucune sympathie ni antipathie extrême » ; « demeurer courtois avec le patient et les autres parties ». 

Le guide détaille les suites qui peuvent être données à l'issue de l'expertise et leurs conséquences pour le praticien, ainsi que les statistiques du risque médico-légal. Ainsi, la fréquence de mise en cause pour les spécialistes de plateaux techniques lourds s'établit à 30,8 % en 2016, soit une survenue tous les trois ans et trois mois en moyenne par praticien assuré.

Ce sont les neurochirurgiens et les chirurgiens du rachis qui sont le plus fréquemment mis en cause, suivis des chirurgiens orthopédistes. Toujours en 2016, 21 % des dossiers ont donné lieu à un versement d'indemnités.

Branchet a également lancé « ASSPro store », un agrégateur de solutions digitales à destination des praticiens pour améliorer la pratique médicale et la réduction des risques.


Source : lequotidiendumedecin.fr