Le Plavix génériqué

Sanofi espère conserver 15 à 20 % du marché

Publié le 19/10/2009
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LA PERTE du brevet du Plavix, l’antiagrégant plaquettaire préventif numéro un des ventes de Sanofi-Aventis, n’est évidemment pas une bonne affaire pour le géant pharmaceutique français. Ce médicament est en effet en tête du Top 20 des médicaments les plus remboursés par l’assurance-maladie (450 millions d’euros en 2008). Dans un entretien accordé à notre confrère « le Quotidien du Pharmacien », le P-DG de Sanofi-Aventis France, Christian Lajoux, rappelle tout d’abord que le chiffre d’affaires mondial du Plavix « avoisine les 6 milliards d’euros ». Il précise surtout que Sanofi ne compte pas rester les bras croisés face à la perte de son brevet. Un grand nombre de génériqueurs est déjà sur la brèche pour sortir au plus vite « sa » copie du Plavix, et Sanofi fera de même, confirme Christian Lajoux : « Chaque fois que l’un de nos produits a son brevet qui expire, nous lançons notre propre générique ». Et il prévient : les copies du Plavix, hors celle bientôt commercialisée par Winthrop (la division génériques de Sanofi), contiendront toutes dans leurs excipients des sels différents de ceux contenus dans le princeps, ceux-ci restant couverts par un brevet : « Malgré cela, les agences européenne et française ont décidé qu’il était possible de commercialiser ces génériques. Il a bien fallu que nous prenions acte de ces décisions selon le bon vieux principe de réalité », ajoute-t-il. Ces sels n’auront notamment pas les indications du Plavix dans le syndrome coronaire aigu, continue le patron de Sanofi qui ajoute que « le générique que nous lançons est fabriqué exactement sur les mêmes sites que le Plavix et qu’il a démontré son efficacité dans toutes les indications ».

Christian Lajoux se pose en outre en héraut du « made in France ». Un labo pharmaceutique, rappelle-t-il, « ce sont avant tout des usines et des emplois, et l’on sait que, chaque fois qu’un produit est génériqué, la moitié des produits qui sont substitués par le pharmacien sont des médicaments fabriqués autre part qu’en France. Nous avons donc le souci de préserver l’emploi et les volumes de fabrication des différents sites concernés ». Quant à savoir quelle part de marché Sanofi entend se tailler dans cette bataille concurrentielle,la réponse est sans détour : « Si nous réalisons la part de marché que nous obtenons habituellement avec les autres produits dans le cadre de cette stratégie d’autogénériques, nous serons très heureux. C’est-à-dire de l’ordre de 15 à 20 % du marché ».

 H.S.R.

Source : lequotidiendumedecin.fr