En moyenne, chaque personne couverte par le régime général (salariés du privé) a dépensé, en 2001, 1 793 euros pour se soigner, montant qui inclut les dépassements d'honoraires (131 euros par patient).
Telle est la principale information d'une étude de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) sur la consommation de soins, réalisée à partir de l'échantillon permanent des assurés sociaux (EPAS) qui recense une population de plus de 70 000 personnes.
La prise en charge de l'assurance-maladie varie sensiblement selon le type de soins prodigués. Si les dépenses sont remboursées, en moyenne globale, à hauteur de 81 % par le régime obligatoire, cette prise en charge passe de 97 % pour les frais d'hospitalisation et 92 % pour les soins infirmiers à seulement 37 % pour les soins dentaires et... 6 % pour la lunetterie (rubrique qui ne comprend pas les honoraires de l'ophtalmologue). Les médicaments, comme les actes des médecins libéraux, sont remboursés environ aux trois quarts par l'assurance-maladie obligatoire.
Le médecin de famille pivot
L'examen des dépenses de santé confirme que le premier poste concerne de loin les frais d'hospitalisation (44 % du total), devant l'achat de médicaments (19 %). En 2001, chaque Français, en moyenne, a pris « 40 boîtes de médicaments », observe la caisse. Neuf personnes sur dix en consomment. A titre de comparaison, et à l'heure où se discutent les modalités de futures revalorisations tarifaires, les dépenses consacrées aux actes de médecins libéraux ne représentent que 15 % du total, dont 9 % pour les spécialistes et 6 % pour les généralistes. L'étude conforte également le généraliste dans son rôle de pivot du système de soins. « Toutes classes d'âge confondues, c'est au généraliste que l'on fait le plus souvent appel : huit personnes sur dix ont consulté, en moyenne quatre fois, un généraliste en 2001 », constate la CNAM . La même année, 60 % des assurés ont vu un médecin spécialiste, mais seulement trois fois en moyenne. Un tiers des patients ont consulté un dentiste et un sur cinq a reçu des soins à l'hôpital.
La « cassure des 45 ans »
L'étude de la caisse tente enfin de cerner, dans chaque tranche d'âge (voir schéma), les « profils » de la consommation de soins et isole deux faits marquants. Le nourrisson, « objet d'une surveillance particulièrement attentive », voit un médecin à neuf reprises dans sa première année en moyenne et consomme « nettement plus de soins » que dans les années suivantes. Quatre-vingt-quatre pour cent consultent un généraliste et près de 58 % un pédiatre.
Autre tendance : la « cassure des 45 ans ». La caisse constate que, dans l'ensemble, les actifs n'ont « pas de problème de santé majeur » avant 45 ans, âge à partir duquel l'assurance-maladie observe une « rupture ». Apparaissent alors « plus fréquemment », surtout chez les hommes, les maladies graves et coûteuses (tumeurs malignes, pathologies cardio-vasculaires...). Pour le reste, comme on pouvait s'y attendre, les personnes de plus de 75 ans apparaissent de loin comme les « plus grands consommateurs de soins », avec une dépense moyenne annuelle de 5 238 euros . Au total, les femmes dépensent un peu plus que les hommes pour se soigner. L'écart global entre les sexes s'explique notamment par le fait que l'espérance de vie des femmes est plus importante. Or au-delà de 75 ans, pratiquement une personne sur deux est en affection de longue durée, donc prise en charge à 100 % par l'assurance-maladie.
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