Servier restructure drastiquement sa VM et projette de supprimer 610 emplois en 2016

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Publié le 27/11/2015

Le groupe Servier a annoncé aux représentants du personnel un projet de « réorganisation » de son réseau de visiteurs médicaux (VM). Cette restructuration pourrait conduire à la suppression nette de 610 emplois (sur un total de 690). La nouvelle organisation serait mise en œuvre dès le second semestre 2016.

Dans un communiqué, Servier se dit « pénalisé par des pressions concurrentielles, réglementaires et économiques (...) qui se sont considérablement accrues au cours des dernières années, et par la complexité à développer de nouvelles solutions thérapeutiques ».

Le laboratoire se dit confronté « à un double défi » : renouveler son portefeuille de produits, et éviter une chute significative de ses résultats « tout en dégageant les ressources nécessaires à l’effort de

R & D ».

Recentrage

« La pression sur les prix est actuellement très forte, notamment dans le cardiovasculaire, la dépression et le diabète, secteurs où nous sommes très présents, précise au « Quotidien » un responsable de Servier. Dans le même temps, nous avons besoin de ressources pour financer notre recherche ».

Servier projette de recentrer ses activités dans certaines aires thérapeutiques et de développer l’oncologie.

Le laboratoire estime que les médicaments dont il dispose déjà en cardiovasculaire, dépression et diabète « sont aujourd’hui des médicaments de référence », bien ancrés dans les habitudes de prescription.

Le groupe veut aussi renforcer la promotion de ses médicaments actuels dans les pays émergents, et développer sa gamme de médicaments génériques et biosimilaires.

Mesures d’accompagnement

Le projet de réorganisation du réseau de visite et de promotion médicale a été présenté le 26 novembre 2015 au comité d’entreprise de Servier France. « Ce projet est difficile mais nécessaire (...). Nous serons particulièrement mobilisés pour favoriser le dialogue social », assure Olivier Laureau, président du groupe Servier. Des « solutions d’accompagnement sont prévues », comme des mesures incitatives à la réalisation de projets personnels et professionnels, des aménagements de fin de carrière ou encore des propositions de mobilité au sein du groupe.

Dans un communiqué, la CFE-CGC Chimie a exprimé sa stupéfaction devant l’ampleur du plan et « la brutalité avec laquelle cette annonce a été faite ». Pour ce syndicat, « il semble évident » que les 610 salariés ne retrouveront pas d’emploi dans le contexte actuel de décroissance générale du nombre de VM dans l’industrie pharmaceutique.

Servier compte plus de 21 000 salariés dans le monde – dont 5 000 en France. Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires au niveau mondial de 3,9 milliards d’euros pour son exercice 2014-2015.

H.S.R.

Source : lequotidiendumedecin.fr