Sida : les associations se mobilisent pour le Fonds mondial

Publié le 02/04/2003
Article réservé aux abonnés

Les associations de lutte contre le sida ont décidé de former une coalition internationale pour soutenir le Fonds mondial. A l'invitation d'Aides, d'Act-Up Paris (France) et de Health Gap (Etats-Unis), 40 représentants d'organisations non gouvernementales d'une douzaine de pays (Europe, Etats-Unis, Japon et Canada) se sont réunis à Paris la semaine dernière.

Grâce à cette initiative baptisée Fund the Fund, les associations se proposent de définir une stratégie commune de mobilisation afin de pousser les gouvernements des pays riches à respecter leurs engagements.
Elles rappellent qu'en juin 2001, réunies en assemblée extraordinaire à l'ONU, la majorité des nations du monde ont pris l'engagement d'augmenter les dépenses annuelles consacrées à la lutte contre les trois maladies les plus meurtrières. La constitution, en janvier 2002, du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui devait être doté sur cinq ans de 7 à 10 milliards par an, concrétisait cet engagement.
A ce jour, deux appels à projet ont été réalisés : à l'issue du premier, 616 millions de dollars ont été attribués, 880 millions pour le second. Soit 1,5 milliard pour 160 projets et 85 pays.
Mais, à la veille du troisième appel à projet, qui aura lieu en octobre 2003, les comptes sont au plus mal. Les associations parlent de « banqueroute ». Les besoins, pour ce troisième tour, sont estimés à 1,6 milliard de dollars.
Fund the Fund presse tous les gouvernements des pays riches de tenir leurs engagements. « La somme de 1,6 milliard de dollars nécessaire au troisième appel d'offre devra au moins être réunie au moment du sommet du G8 qui se tiendra à Evian en juin 2003. »
« Nous ne permettrons pas que les gouvernements des pays riches délaissent le Fonds et annihilent l'espoir des 42 millions de personnes qui vivent aujourd'hui avec le VIH/sida », a affirmé Khalil Elouardighi, représentant d'Act-Up. Car, comme l'a déclaré Hélène Rossert, directrice d'Aides et membre du conseil d'administration du Fonds, celui-ci « représente la meilleure chance de lutter contre la crise mondiale du sida ».

Dr Lydia ARCHIMÈDE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7308