Sur la toxicomanie, les positions de l’Académie de médecine ne sont décidément pas du goût des intervenants du secteur. Après avoir pris position il y a deux ans contre les salles de shoot globalement soutenues par ceux-ci, son avis de la semaine dernière sur le Subutex® a fait bondir. Dans un long communiqué, la Fédération Addiction et l’association MG Addictions s’insurge contre le discours de l’Académie.
"L’obscurantisme de son texte renvoie aux années de plomb, antérieures aux traitements de substitution", dénoncent les deux structures qui démontent un à un les arguments anti subutex® de la célèbre institution, en pointant "des erreurs majeures". 250 millions d’euros dus au mésusage ? "D’où vient ce chiffre qui ferait des 110 000 patients traités des fraudeurs." 30 à 40 décès par an ? "en réalité, l’enquête DRAMES menée par l’ANSM (...) relevait 20 décès par buprénorphine Haut Dosage en 2008 et 45 en2013".
D’une manière générale, les intervenants du secteur récusent les orientations proposées par les académiciens : priorité mise sur le sevrage, que la Fédération Addiction traduit en "sevrage à marche forcée" et traitement par méthadone en première intention, "qui ne répondrait pas à la diversité des situations et des personnes." Pour MG Addictions, "il revient au médecin d’apprécier avec le patient la molécule la mieux adaptée à sa situation : c’est l’intérêt du modèle français de substitution d’offrir ce choix."
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