Des lanceurs d’alerte sanitaire
« Dans notre pays, la 6e puissance économique mondiale, un enfant sur 10 vit dans la pauvreté, soit 3 millions de jeunes en difficulté. L'école reste pour bon nombre d'entre eux le seul moyen d'entrer en contact avec les équipes médicales. Près de Nancy, en région PACA des médecins scolaires constatent que 7,5 % des enfants en grande section de maternelle sont en sous-poids dans certains établissements. Dans d'autres académies, 40 % des caries dentaires ne sont jamais soignées. Ils sont les seuls à pouvoir le dénoncer. »
Jean-Paul Delahaye, inspecteur général honoraire de l’éducation nationale (témoignage devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée le 7 février 2018).
Une ouverture vers l’accès aux soins
« La fin de carrière arrive déjà et je ne vois pas venir la relève. Je m'occupe de 30 établissements, deux fois plus qu'au début de ma carrière. On cherche à régler les petits comme les gros problèmes. Ces refus scolaires qui deviennent des phobies, des crises d'anxiété. On conseille les équipes, nous parons au plus pressé, car désormais c'est l'infirmerie qui nous donne la première alerte. De la maternelle à l'école post bac, l'éventail de nos jeunes patients est une expérience quotidienne passionnante. Nous exerçons en totale liberté, et sommes tenus au secret médical tant vis-à-vis des parents que de l'établissement. On conseille, on oriente pour installer une relation y compris avec des services hospitaliers pour faciliter l'accès aux spécialistes auxquels les jeunes n'auraient jamais pu avoir accès. »
Claudine Nemausat, médecin scolaire dans l’Hérault
Expert dans la gestion des situations difficiles
« Dès qu’il y a un coup dur, on l’appelle. Après un accident, nous faisons venir les urgences, mais le médecin scolaire connaît les élèves, fait le lien et met très vite en place une cellule d’écoute. Il peut s’agir d’un accident de la route, d'un suicide. Le médecin scolaire est à nos côtés. Dans mes postes précédents en lycée agricole, il n’y en avait pas et je mesure clairement la différence. Avec les infirmières et les conseillères principales d’éducation et l’assistante sociale, le médecin détecte et passe en revue les cas difficiles et peut faire le lien avec des spécialistes. Pour ce qui concerne les visites médicales, essentielles sur la partie apprentissage, nous faisons appel au service de santé des gens de mer. Nous préparons par exemple au bac professionnel culture marine. Pas question qu’un élève pose un pied sur un chaland sans cette visite préalable. Bien voir, ne pas confondre les couleurs, ne pas consommer de substances illicites sont des préalables indispensables pour embarquer sur un bateau. »
Daniel Chalon, proviseur du lycée de la mer et du littoral de Bourcefranc
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