Sur l’indemnisation des victimes du Mediator, Servier joue la transparence

Servier n’aura pas mis longtemps à répondre à ses détracteurs. Alors qu’une trentaine de personnalités du monde médicale et la société civile accusait, fin août, le laboratoire de mener une « guérilla judiciaire », le groupe pharmaceutique publie ce lundi l’état d’indemnisation des victimes du Mediator. Sur les 8 800 demandes d’indemnisations de patients déposées à l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam), 5 701 demandes ont été examinées par l’Oniam. Selon les chiffres actualisés au 31 août et diffusés par le laboratoire sur son site internet, la responsabilité de Servier a été mise en cause pour 1 942 dossiers. Le laboratoire a, jusqu’à présent, fait 1 282 offres d’indemnisation dont 753 ont été acceptées par les patients. Sont encore en attente d’une réponse 485 propositions d’indemnisation et 44 ont d’ores et déjà été refusées par les victimes. Celles-ci peuvent alors s’adresser à l’Oniam.

L’Office a examiné 37 demandes de substitution dans le cadre de cette affaire. S’il en a rejeté 26, estimant que l’offre initiale de Servier était « conforme », il va devoir se substituer dans 11 autres cas. Dans l’un de ceux-ci, le laboratoire a dépassé le délai de 3 mois pour formuler une offre d’indemnisation « ce qui équivaut à un rejet » explique Erik Rance, le directeur de l’Oniam. Dans 3 autres cas, l’offre de Servier a été jugée « manifestement insuffisante » par l’Office, commente Erik Rance. Et dans les 7 autres cas, de nouveaux éléments du dossier ont obligé l’Oniam à annuler leur rejet initial.

Dans une lettre ouverte adressée aux signataires du « Manifeste des 30 », le président de Servier, Olivier Laureau, assure ne pas chercher « à retarder le processus ». « Bien au contraire, poursuit-il, les équipes de Servier et leurs conseils traitent sans discontinuer l’ensemble des dossiers avec un sens aigu du devoir et des responsabilités ».