L’épidémiologie du cancer primitif du foie devrait connaître de profondes évolutions dans les dix années qui viennent, avec moins de carcinomes hépatocellulaires (CHC) venant compliquer une hépatite chronique C et de plus en plus de tumeurs liées à la stéato-hépatite non alcoolique et à l’obésité.
Vers un dépistage échographique semestriel
L’une des grandes actualités de l’année est la démonstration des bénéfices du dépistage échographique semestriel du CHC chez les patients cirrhotiques. Tel est l’un des grands enseignements de deux études menées dans le cadre de la cohorte française CirVir. Le non-respect de ce rythme de dépistage a un impact sur la survie lorsqu’un CHC est diagnostiqué et ce dépistage est d’un rapport coût/efficacité favorable. « Nous disposons donc de deux arguments de poids pour promouvoir ce dépistage », insiste le Pr Jean-Frédéric Blanc.
Peu d'évolutions dans les tumeurs intermédiaires
Il y a eu peu d’évolutions en termes de traitements curateurs, qui se fondent sur la chirurgie, la transplantation et les traitements percutanés.
Dans les tumeurs intermédiaires traitées par chimioembolisations des études rétrospectives avaient souligné les bénéfices potentiels de la radio-embolisation. Mais les résultats des deux premières études de phase 3, l’une française (SARAH), l’autre asiatique (SIRVENIB) ne confirment pas l’intérêt de cette approche thérapeutique. Evaluée dans ces deux essais versus sorafénib, la radio-embolisation n’a pas permis d’augmenter la survie globale. « Il n’y a donc pour l’instant pas d’argument pour recommander la radio-embolisation dans le traitement de ces tumeurs intermédiaires », rapporte le Pr Blanc qui précise toutefois que son profil de tolérance est meilleur que celui du sorafénib et que d’autres études de phase 3 sont en cours.
L'arsenal thérapeutique s'élargit aux stades avancés
« Dans les tumeurs évoluées, métastatiques ou envahissant le tronc porte, le sorafénib est le traitement standard depuis 2007, rappelle le Pr Blanc. L’arsenal thérapeutique devrait très prochainement s’élargir avec l’arrivée, en 2e ligne, du régorafénib ». Il permet en effet d’augmenter la survie médiane, qui passe à 26 mois, versus moins de 10 mois avec le sorafénib. Un autre inhibiteur de tyrosine kinase, le lenvatinib, devrait suivre, d’ici 2 ou 3 ans, cette fois en première ligne. Il a fait la preuve de sa non-infériorité par rapport au sorafénib, s’accompagne de taux de réponse plus longs et présente un profil de tolérance un peu différent, ce qui offrira une alternative au sorafénib.
D’après un entretien avec le Pr Jean-Frédéric Blanc, CHU, Bordeaux
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