Le secteur du dispositif médical, loin de l’image traditionnelle de l’abaisse-langue ou des bandelettes urinaires, foisonne de nouveautés, comme l’a encore montré la troisième édition des « Rencontres du progrès médical », organisée par le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (SNITEM*).
Il est déjà loin le temps où l’on s’extasiait sur un lecteur de glycémie connecté. Les dispositifs médicaux évoluent à toute vitesse, dopés notamment par les innovations de l’industrie de la santé numérique.
Une équipe d’ophtalmologistes anglais a par exemple mis au point une application pour smartphone baptisée « Peek », qui permet de réaliser sur le terrain une batterie d’examens oculaires dans des pays où ces spécialistes font défaut. À Yaoundé au Cameroun, un étudiant a créé une tablette nommée « Cardiopad », qui permet à des non-médecins de mesurer, d’enregistrer et d’expédier à un professionnel de santé les principales données physiologiques cardiaques. Une centaine de tablettes ont déjà été fabriquées dans ce pays qui ne compte que 50 cardiologues pour 20 millions d’habitants. Elles semblent promises à un bel avenir international.
Imprimer de la peau à la carte
À Singapour, c’est une canne intelligente pour aveugles qui a été mise au point. Baptisée « Blindspot », elle prévient son utilisateur des obstacles rencontrés sur le trajet (au niveau du sol ou à hauteur d’homme) et l’avertit aussi quand une connaissance passe à proximité.
SkinPrint, une entreprise néerlandaise fondée part quatre étudiants, développe une imprimante 3D qui sera capable à terme de fabriquer de la peau humaine à partir de cellules d’un patient blessé. Selon Thierry Happe, président de l’observatoire Netexplo, qui présentait ces innovations aux rencontres du SNITEM, cette imprimante devrait être en mesure de fonctionner complètement d’ici à sept ans. Elle ouvre la voie à la fabrication d’organes beaucoup plus complexes.
La question se pose de savoir à quel prix seront accessibles ces technologies prometteuses. Selon Claude Le Pen, économiste de la Santé, « le paradoxe est que le progrès technique, habituellement déflationniste, est inflationniste en santé car on dépense de l’argent pour un bien qu’on ne sait pas chiffrer, la vie ».
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