La Fédération française d’infectiologie

Un interlocuteur unique pour le DPC

Publié le 27/01/2011
Article réservé aux abonnés
1296096147219297_IMG_52171_HR.jpg

1296096147219297_IMG_52171_HR.jpg
Crédit photo : S TOUBON

« AVEC LA CRÉATION de cette Fédération, notre volonté n’est en aucun cas d’empiéter sur les prérogatives de chacune des structures qui constituent des piliers dans le domaine de l’infectiologie. Notre souhait est de pouvoir mener une action commune et synergique pour lesquels il est important que les infectiologues puissent parler d’une seule et même voix », souligne le Pr Perronne. Cette Fédération a été créée à l’initiative des trois grandes structures de la spécialité : la SPILF, le CMIT et le SNMInf. « Nous avons d’abord créé la Fédération de façon un peu virtuelle l’année dernière. Au départ, il faut bien reconnaître que tout le monde n’était pas convaincu par l’intérêt de mettre en place une nouvelle structure. Certains pensaient que cela serait un « machin de plus » qui ne servirait à rien. Puis, progressivement, tout le monde s’est rendu compte que cela se passait très bien, que la Fédération était un lieu d’échanges particulièrement enrichissant. Nous avons donc écrit les statuts, qui ont été votés en juin dernier par les assemblées générales des trois institutions fondatrices (SPILF, CMIT, SNMInf). Une assemblée générale constituante s’est tenue en septembre et il nous reste à régler quelques détails administratifs pour l’enregistrement en préfecture », explique le Pr Perronne.

Motivation.

La création de la Fédération a aussi été motivée par la mise en place du Développement professionnel continu (DPC), qui désormais regroupe dans une même démarche la formation médicale continue (FMC) et l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP). « Ce dispositif de DPC est coordonné par la Fédération des spécialités médicales (FSM) en lien avec la Haute Autorité de santé (HAS). Le message en provenance de ces deux institutions est très clair : ils veulent un seul interlocuteur, clairement identifié pour chaque spécialité. Avec quelques collègues, nous nous sommes donc dit qu’il fallait mettre en place une structure qui fédère tout le monde et évite une dispersion des actions », indique le Pr Perronne, en précisant que le conseil d’administration de la Fédération est composé de membres du bureau de la SPILF, du CMIT et du SNMInf.

Au sein de la Fédération, une commission spécialisée du DPC a aussi été mise en place. « Cette commission a vocation à réunir toutes les associations partenaires qui peuvent œuvrer dans le domaine de l’infectiologie et vouloir développer des actions de DPC : par exemple, la Société française d’hygiène hospitalière, la Société française de microbiologie, la Société française de lutte contre le sida… Tout le monde ne peut pas siéger au sein du conseil d’administration de la Fédération car cela serait difficilement gérable, mais on veut bien sûr travailler avec toutes ces associations et certaines d’entre elles auront des représentants au conseil d’administration », note le Pr Perronne.

Conseil national professionnel.

La Fédération comporte le sous-titre de Conseil national professionnel d’infectiologie et de médecine tropicale. « Là encore, cela vient d’une demande de la FSM et de la HAS qui préconisent l’instauration, pour chaque spécialité, d’un conseil national professionnel. Mais nous avons estimé qu’il ne serait pas judicieux de créer une deuxième structure à côté de la Fédération qui jouera donc ce rôle de conseil national professionnel », précise le Pr Perronne. Le président de la Fédération tient à insister sur le fait qu’elle n’empêchera pas la SPILF, le CMIT ou le SNMInf de mener leurs actions comme ils l’entendent. « Par exemple, si la SPILF veut monter un groupe de travail sur les antibiotiques, elle aura toute liberté d’action. Simplement quand le groupe de travail rendra ses travaux, il pourra juste indiquer le logo de la Fédération en précisant que cela a été conduit en partenariat avec nous ». L’an passé, le ministère de la Santé avait mis en avant la Fédération en diffusant ses recommandations lors de la pandémie grippale.

* D’après un entretien avec le Pr Christian Perronne, hôpital Raymond Poincaré, Garches, président de la Fédération française d’infectiologie.

 ANTOINE DALAT

Source : Bilan spécialistes