Des progrès dans l’AMP

Un meilleur taux de grossesse avec Endocell

Publié le 14/10/2011
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LA PREMIÈRE coculture embryonnaire chez l’homme, réalisée avec des cellules vero – un tapis cellulaire neutre –, date de 1989. Cette technique a permis d’obtenir un développement de l’embryon jusqu’au stade blastocyste (à J5). Elle donnait des résultats intéressants, mais a été interdite au moment de « l’affaire » du sang contaminé. Avec les milieux synthétiques séquentiels mis au point par la suite, « les taux de succès paraissaient supérieurs à ceux des milieux traditionnels, mais inférieurs à ceux obtenus sur un tapis cellulaire », explique le Pr François Olivennes (centre de fécondation in vitro – FIV –, clinique de la Muette, Paris). Parallèlement, des modèles expérimentaux ont souligné l’intérêt des cellules endométriales de la femme. La présence de ces cellules physiologiques dans le milieu de culture « améliore le développement embryonnaire in vitro ».

Un embryon « compétent » et un endomètre « réceptif » sont deux critères essentiels pour une implantation réussie, note le Pr Paul Barrière (pôle mère-enfant, CHU de Nantes). Il a été montré que la culture des embryons in vitro jusqu’à J5 (date de l’implantation physiologique embryonnaire) permet de sélectionner les plus compétents. De plus, à J5, l’utérus est moins contractile, sachant que certains embryons sont expulsés dans les minutes qui suivent le transfert sous l’effet des contractions utérines.

Selon des données de l’Agence de biomédecine, en 2009, 13,4 % des centres d’assistance médicale à la procréation (AMP) pratiquaient des cultures prolongées avec des taux de grossesse échographiques de 37,3 % pour l’injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) et 38,3 % pour la FIV.

Prêt à l’emploi.

Endocell est le premier et actuellement le seul système de coculture autologue embryon-endomètre utilisé en AMP. Ce produit thérapeutique annexe (PTA) a obtenu une autorisation de mise sur le marché en 2007. Il s’agit d’un kit « prêt à l’emploi » produit à grande échelle dans le centre de culture cellulaire ouvert par Genévrier en juin 2010. Ses performances sont confirmées par une étude multicentrique contrôlée, prospective et randomisée, présentés par le Dr Guy Cassuto (laboratoires Drouot, hôpital des Diaconesses, Paris). Cette étude a comparé les résultats du transfert d’un seul embryon à J3 et d’un blastocyste à J5 (groupe Endocell) chez 230 femmes âgées de 18 à 36 ans.

Un taux de grossesse de 50,7 %.

L’analyse intermédiaire des résultats, réalisée sur 115 cycles débutés, met en évidence une différence significative du taux de grossesse par transfert entre les deux groupes : 50,7 % dans le bras Endocell contre 33 % dans le bras transfert précoce (p = 0,02). « Le taux de grossesse obtenu avec le système Endocell est un peu plus élevé que celui attendu », constate le Dr Cassuto. Dans l’hypothèse de départ, définie à partir d’une étude comparant les transferts à J3 et à J5 d’embryons obtenus par culture sur milieu synthétique (1), la différence attendue était en effet de 12 %.

Avec l’arrivée d’Endocell, les protocoles d’AMP vont pouvoir être optimisés, commente le Pr Olivennes. Outre la culture sur l’endomètre de la patiente elle-même, cette technique a l’avantage non seulement de permettre le transfert d’un seul embryon et, par conséquent, d’éviter les grossesses multiples, mais aussi, grâce à son taux de succès, de diminuer le nombre d’hyperstimulations.

Conférence de presse organisée par Genévrier.

(1) Papanikolaou EG et al. NEJM 2006 ; 354 : 1139-46.

Dr CATHERINE FABER

Source : Le Quotidien du Médecin: 9025