C’EST À NICE que le Club des jeunes néphrologues (CJN) vient d’organiser sa réunion annuelle sur le thème : « le diabète… non insipide ! ». « Encore une fois, cet événement, organisé sur trois jours, a été d’une très grande richesse. Au total, nous avions 106 membres du club inscrits et des orateurs de très haut niveau. C’est tout l’intérêt de cette réunion annuelle : en général, les intervenants viennent pour les trois jours ce qui permet d’avoir de vrais moments d’échanges », explique le Dr Isabelle Tostivint, présidente du CJN.
Il s’agit désormais d’un rendez-vous bien établi pour les jeunes néphrologues. À chaque fois, les organisateurs veillent à prendre un thème qui puisse, selon le Dr Tostivint, « mêler la rigueur et l’exigence scientifique avec une certaine convivialité ». L’an passé, la réunion s’était tenue à Marseille sur les « microangiopathies thrombotiques ». Les années passées, les thèmes ont été assez variés : « Plus Rein que moi Tumeur » (Paris, 2006), « Rein et Lupus » (Eze, 2007), « Lithiases urinaires » (Biarritz, 2008), « Quand le rein s’enkyste » (Avignon, 2009).
Le CJN est né en 2000 de la collaboration entre quelques jeunes néphrologues et le laboratoire Bristol-Myers-Squibb (BMS) dans le cadre d’un partenariat. Celui-ci a pris fin en 2006 quand le CJN est devenu une association loi 1901. « Je fais partie de la première génération des internes DES de néphrologie formés de façon nationale grâce au CUEN. En tant qu’internes, on se connaissait à peu près tous. On formait un noyau dur qui avait l’habitude de se rassembler en différentes occasions. Au bout des deux années de fin d’internat, j’ai trouvé dommage que tout cela s’arrête d’un seul coup et j’ai pensé que ce serait intéressant qu’on puisse poursuivre nos échanges avant même que le Club des jeunes néphrologues n’existe puisque c’était en 1997 », explique le Dr Tostivint, qui assume la présidence du CJN depuis trois ans.
Une volonté d’interdisciplinarité.
Durant son mandat, qui arrive à son terme à la fin de cette année, le Dr Tostivint s’est fixé comme objectif de renouer des liens avec les sociétés savantes de néphrologie, en particulier la Société française de néphrologie et la Société francophone de dialyse. « Nous avons pu nous rapprocher les uns des autres : nos échanges sont toujours « bijectifs » et fructueux et c’est une très bonne chose », indique-t-elle. Notre club invite depuis trois ans les néphrologues en exercice dans la ville de la réunion et notre bureau a été très bien reçu par les équipes de Marseille et de Nice.
Le CJN, qui compte cette année une centaine de membres cotisants, regroupe uniquement des néphrologues de moins de 41 ans de tous modes d’exercice : praticien hospitalier (PH), chef de clinique (CCA) ou assistant, médecin rattaché à un service de recherche, néphrologue exerçant en libéral ou en associatif, interne (des deux dernières années d’internat en accord avec les responsables du CUEN). « Nous n’avons que très peu d’internes membres, indique le Dr Tostivint. Ce n’est pas notre cible. Nous avons quelques chefs de clinique mais assez peu car ils ont leur séminaire national propre en mars également. En fait, nos membres sont des assistants, des praticiens hospitaliers ou des libéraux sachant que nous sommes ouverts également aux néphropédiatres, nous avons d’ailleurs eu pendant deux ans pour secrétaire une néphropédiatre. C’est une richesse pour notre club que de s’ouvrir à des personnes d’horizons divers. Notre volonté est de réunir des néphrologues qui, d’ordinaire, se mélangent assez peu. Nous sommes très contents, bien sûr, à chaque fois que nous recevons des universitaires, mais notre volonté est d’avoir une approche la plus interdisciplinaire possible au croisement de disciplines aussi variées que la génétique, la psychiatrie, la biochimie, la chirurgie endocrinienne ou la radiologie, le tout en relation avec la prise en charge des patients rencontrés en néphrologie ».
Visites de services « phares ».
En dehors de la réunion annuelle, le CNJ organise aussi régulièrement des visites dans des services « phares » de la spécialité. « Nous choisissons des services qui éclairent la discipline de leur expérience unique. Il y a trois ans, lors de la semaine du Rein, par exemple, j’avais organisé sur deux jours la visite de services avec lesquels je travaille pour le centre d’expertise interdisciplinaire de la lithiase urinaire. Cette visite, qui réunissait des néphrologues, des urologues et des diététiciens, a connu un beau succès », indique le Dr Tostivint. « Et en 2010 le club a organisé une visite dans le service de Saint-Quentin dans l’Aisne dédiée au thème « la qualité, parlons-en » qui a, elle aussi, beaucoup intéressé les jeunes néphrologues », ajoute-t-elle.
Le CJN a aussi la volonté d’élargir son action au-delà des frontières. L’an passé, par exemple, son bureau a été invité en Chine dans le service de néphrologie de l’hôpital numéro 1 du peuple de Changzhou. « Nous avons participé à des conférences, des visites. Le directeur de l’hôpital nous a même fait l’honneur de nous demander notre avis sur les pratiques des services (transplantation, dialyse péritonéale, hémodialyse) et nous avons pu donner des avis d’expertise lors de staffs et de consultations individuelles », explique le Dr Tostivint, en précisant qu’à titre d’échange, quatre médecins chinois ont été invités à participer à la réunion annuelle du club à Nice. « Mais nous sommes aussi ouverts aux demandes des pays francophones. Par exemple, nous avons des demandes de néphrologues de tous les pays du Maghreb, et même du Congo-Kinshasa et de Guinée. Des échanges, pourvu qu’ils soient scientifiques et humains, voici le credo de notre club », indique la présidente du CNJ.
D’après un entretien avec le Dr Isabelle Tostivint, Centre hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, présidente du CJN.
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