Le vieillissement est corrélé à une activité inflammatoire chronique à bas bruit, qui conduit peu à peu aux dommages tissulaires associés à la mortalité générale. Les maladies du vieillissement - telles que Parkinson, athérosclérose, diabète de type 2, Alzheimer, AVC, ostéoporose, etc. - sont toutes induites et aggravées par l'inflammation. La régulation de l'inflammation systémique, en positif ou en négatif, est donc susceptible d'intervenir sur la durée de la vie. En témoignent des données concernant les cytokines. Les cytokines pro-inflammatoires ont un rôle pathogène dans les maladies du vieillissement. Il a été montré que les variations génétiques au niveau des régions promotrices, avec une augmentation de la transcription, influent sur la prédisposition à certaines de ces maladies.
Cytokines et vieillissement
A l'inverse, on a déterminé des profils génétiques avec une expression moindre de cytokines pro-inflammatoires, associés à un vieillissement réussi.
Des études récentes ont montré des polymorphismes particuliers chez des centenaires pour l'INF gamma et l'IL6 (pro-inflammatoires, moins exprimées) et l'IL10 (anti-inflammatoire, davantage exprimée).
Les hommes centenaires sont plus rares que les femmes centenaires (proportion : entre 4/1 et 7/1, à l'exception de la Sardaigne).
L'étude du « Journal of Medical Genetics », menée en Italie, porte sur l'IL10 et le TNF alpha, cytokines connues pour avoir des fonctions opposées dans les cascades inflammatoires : l'IL10 a pour rôle de limiter et de terminer l'inflammation, tandis que le TNF alpha détermine la force, l'efficacité et la durée de l'inflammation locale et systémique.
Les résultats obtenus par D. Lio et coll. valident ceux d'une petite étude préliminaire et confortent à la fois la notion de l'influence de l'inflammation et celle du profil génétique des cytokines en association avec la longévité. Une analyse des promoteurs des gènes de l'IL10 et du TNF alpha a été menée chez 72 hommes et 112 femmes centenaires, ainsi que 227 sujets tout-venant de 22 à 60 ans.
IL10 : différence hommes/femmes centenaires
Les hommes centenaires présentent une fréquence significative d'un génotype favorable à une haute production d'IL10, comparativement aux plus jeunes. Ils ont aussi plus souvent un génotype décrit comme anti-inflammatoire (promoteurs IL10-1082GG/TNF alpha-308GG). Différence qui n'apparaît pas entre les femmes centenaires et les contrôles.
Les auteurs qualifient ce résultat d'« intrigant » et se gardent de l'indiquer comme généralisable à toutes les populations, notamment celles originaires des pays du Nord. « D'ailleurs, aucune association significative entre un polymorphisme des cytokines et la longévité n'a été mis en évidence chez les Sardes », notent-ils.
« J. Med. Genet. », 2003 ; 40 : 296-299.
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