La prévalence d’un SAOS est maximale aux âges préscolaires, soit entre 3 et 6 ans ; il concerne surtout les enfants obèses, le déterminant principal de ces troubles respiratoires nocturnes étant l’hypertrophie des amygdales et/ou des végétations.
Le diagnostic est clinique, sur des signes d’appel nocturnes et diurnes, confirmé par une polysomnographie, souvent perçue comme contraignante. Or l’examen peut être réalisé plus simplement, en ambulatoire, pour les enfants de 5 à 12 ans : la polygraphie respiratoire à domicile permet un diagnostic fiable dans la quasi-totalité des cas. Une application mobile sur smartphone, de détection des apnées du sommeil, a également été testée avec succès.
Si la caféine, stimulant du système nerveux central et des centres respiratoires, est un traitement efficace de l’apnée du nouveau-né, en particulier prématuré, elle ne l’est pas sur les apnées plus tardives, du grand enfant. Elle a effectivement été testée, sans résultat, sur des enfants ex-prématurés de 5 à 12 ans.
Amydgdalectomie
Le traitement de référence du SAOS de l’enfant est l’amygdalectomie, le plus souvent couplée à une adénoïdectomie. La question de la relative urgence à traiter a été résolue par une étude (Childhood Adenotonsillectomy Trial) multicentrique, randomisée, qui comparait un traitement chirurgical immédiat et une solution d’attente à 7 mois. Les résultats sont nettement en faveur d’une intervention précoce, 79 % des enfants qui en avaient bénéficié présentant une normalisation des paramètres de la polysomnographie, versus 46 % pour le groupe contrôle, avec des bénéfices mesurés sur la qualité de vie et la réduction des symptômes. Les enfants ayant subi une chirurgie précoce avaient toutefois, à 7 mois, un gain de poids moyen plus rapide, ce qui est inquiétant pour ces enfants déjà naturellement en surpoids. Ils doivent par conséquent être suivis au décours de l’acte chirurgical, le poids surveillé, des conseils nutritionnels prodigués et une activité physique encouragée.
Enfin, les enfants identifiés comme souffrant de SAOS et non traités ont plus d’accidents de la voie publique, en raison de leur impulsivité et de leur moindre vigilance. Les enfants d’âge préscolaire ne présentent pas de troubles cognitifs, mais les enfants d’âge scolaire ont plus volontiers des troubles de l’attention.
Les adolescents obèses, plus sujets à dépression, souffrent aussi de troubles de l’attention, davantage que des adolescents obèses indemnes de SAOS.
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